GDF
Question de :
M. Kléber Mesquida
Hérault (5e circonscription) - Socialiste
M. Kléber Mesquida souhaite attirer l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur la question de la fusion Suez et Gaz de France. Le Gouvernement entendrait passer en force en faisant voter le projet dès le début du mois de septembre. Ces méthodes attestent une nouvelle fois du mépris pour la représentation nationale. Ce projet priverait la France d'un levier public important de la politique énergétique nationale et européenne, par ailleurs sa mise en oeuvre pourrait se faire au prix d'un démantèlement de Gaz de France et d'un affaiblissement d'EDF. Aussi, il lui demande s'il envisage d'y renoncer afin de constituer un grand pôle public de l'énergie, seul à même de garantir durablement l'indépendance énergétique de la France et le maintien d'un service public de qualité tout en respectant la recherche et la compétitivité sur le marché de l'énergie.
Réponse publiée le 3 octobre 2006
Depuis 2004, le monde de l'énergie a changé. Nous devons faire face à un triple défi : la quasi-disparition des surcapacités de production en matière d'hydrocarbures, qui a conduit à une forte hausse des prix ; le renforcement de l'enjeu géostratégique lié à la sécurité d'approvisionnement en gaz de l'Europe ; enfin, le mouvement considérable de consolidation des acteurs européens de l'énergie, notamment pour pouvoir faire face à ces deux enjeux. Les acteurs majeurs de l'énergie de demain sont en train de se constituer. Cette évolution est beaucoup plus rapide que ce qui pouvait être envisagé il y a encore quelques mois, et les décisions importantes ne peuvent attendre si nous voulons conforter notre indépendance énergétique. Compte tenu d'une conjoncture mondiale qui renforce les producteurs de gaz par rapport aux entreprises de fourniture et de distribution telles que Gaz de France, il apparaît essentiel de donner à Gaz de France les marges de manoeuvre nécessaires pour nouer les alliances sans obérer ses capacités d'investissements, et renforcer ainsi sa capacité de négociation avec les producteurs. Ainsi, Gaz de France pourra développer son projet stratégique et protéger au mieux les intérêts de ses clients. C'est la raison pour laquelle le Gouvernement a proposé au Parlement de donner à Gaz de France la flexibilité nécessaire sur son capital. Une telle évolution suppose naturellement des garanties très claires. En tout état de cause, l'État conservera les moyens d'assurer la sécurité d'approvisionnement du pays. Il restera le premier actionnaire de Gaz de France, et le projet de loi prévoit qu'il détiendra plus du tiers du capital du nouveau groupe. L'objectif essentiel du Gouvernement est de mettre en place un dispositif efficace pour garantir les intérêts stratégiques de la nation, et notamment la pérennité du service public. Une action spécifique permettra à l'État de disposer du droit de s'opposer, le cas échéant, à toute cession d'actifs ou activités concourant à la sécurité des approvisionnements énergétiques. Par ailleurs, l'État actionnaire sera représenté au sein du conseil d'administration du nouveau groupe. Enfin, le projet de loi ne modifie pas la politique tarifaire, qui continuera de s'appliquer. De même, le contrat de service public de Gaz de France continuera de s'appliquer. Ainsi, le projet de loi prévoit le maintien des tarifs réglementés pour les usagers et institue un tarif social pour le gaz, afin que les plus démunis puissent avoir accès à cette énergie dans des conditions préférentielles.
Auteur : M. Kléber Mesquida
Type de question : Question écrite
Rubrique : Énergie et carburants
Ministère interrogé : économie
Ministère répondant : économie
Dates :
Question publiée le 5 septembre 2006
Réponse publiée le 3 octobre 2006