sécurité des biens et des personnes
Question de :
M. Frédéric Reiss
Bas-Rhin (8e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Frédéric Reiss souhaite attirer l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur l'opportunité d'étendre aux bijoutiers le bénéfice de l'aide à la sécurité instituée pour les débits de tabac. Par décret n° 2006-742 du 27 juin 2006 est créée une aide à la sécurité des débits de tabac pouvant aller jusqu'à 10 000 euros et permettant de financer soit un audit de sécurité, soit l'acquisition et l'installation d'un équipement de sécurité. La mise en place d'une telle aide semble légitime dans la mesure où les débitants de tabac ont été de plus en plus au cours des dernières années la cible d'actes criminels et de délinquance, et encore plus depuis qu'ils ont obtenu la possibilité d'effectuer le commerce de l'or. La création de cette aide peut cependant surprendre les bijoutiers, horlogers et professions associées, qui en demandent en vain l'instauration depuis plusieurs années. Jusqu'à présent, le refus opposé aux bijoutiers reposait sur le principe qu'il appartient à tout professionnel d'assurer la sécurité de ses biens, ce que l'on pouvait admettre. Le décret du 27 juin 2006 remet cependant en cause ce principe, et il est indéniable que les métiers de la bijouterie sont au moins autant, sinon plus exposés aux vols à main armée et/ou avec violence et aux cambriolages. En se fondant sur le principe d'équité, il souhaite donc connaître sa position sur une extension du dispositif d'aide à la sécurité aux métiers de la bijouterie.
Réponse publiée le 6 février 2007
Les entreprises d'horlogerie, bijouterie, joaillerie, orfèvrerie et sertissage souhaitent bénéficier du dispositif d'aide à la sécurité mis en place en faveur des débitants de tabac. L'aide à la sécurité en faveur des débitants de tabac, prévue par le décret du 27 juin 2006, correspond à un cadre réglementaire spécifique à cette profession. En effet, la vente au détail de tabac relève d'un monopole détenu par l'État, qui l'exerce par l'intermédiaire de débitants désignés comme ses préposés. La vente de ces produits est encadrée par un contrat de gérance signé avec l'administration des Douanes et droits indirects, qui précise les obligations du débitant de tabac. Par ailleurs, cette aide est liée à la composition du prix des cigarettes vendues dans le réseau des buralistes. La fiscalité directe et indirecte représente 80 % du prix d'un paquet de cigarettes. La rémunération nette du débitant sur ce paquet est de 6 %. La part de la fiscalité est donc prépondérante dans la structure du prix des produits vendus par les débitants de tabac, ce qui n'est pas le cas pour les professionnels de la bijouterie. Cela explique pourquoi le ministère de l'économie, des finances et de l'industrie participe à la sécurisation des débitants de tabac depuis plus de dix ans. C'est dans cette logique que le contrat d'avenir avec les buralistes, signé entre le Gouvernement et la profession en décembre 2003 et confirmé lors de sa reconduction le 21 décembre 2006, a prévu des dispositions sur la sécurisation et la lutte contre les trafics, à savoir : - des contacts très réguliers entre buralistes et services de police et gendarmerie, notamment lors des livraisons de stock ; - une revalorisation de l'aide au financement des équipements de sécurisation des commerces ; - la lutte contre les trafics : contrôles des établissements susceptibles d'abriter la revente de marchandises de contrebande, actions ciblées sur les fournisseurs et revendeurs illégaux. Ainsi, dans la mesure où le secteur des métaux précieux n'entre pas dans le même cadre réglementaire et sans méconnaître les risques auxquels peuvent être exposés les bijoutiers, il n'est pas envisagé d'étendre l'aide accordée aux débitants de tabac à cette profession.
Auteur : M. Frédéric Reiss
Type de question : Question écrite
Rubrique : Sécurité publique
Ministère interrogé : économie
Ministère répondant : économie
Dates :
Question publiée le 19 septembre 2006
Réponse publiée le 6 février 2007