Question écrite n° 10451 :
taxe sur les tabacs

12e Législature

Question de : M. Jean-Marie Morisset
Deux-Sèvres (3e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. Jean-Marie Morisset appelle l'attention de M. le ministre délégué au budget et à la réforme budgétaire sur les inquiétudes des buralistes suite à l'importante hausse des taxes sur le tabac. En effet, cette hausse crée une véritable distorsion entre les prix pratiqués en France et ceux du reste de l'Europe. Les buralistes craignent le développement des ventes transfrontalières et de l'expansion de la contrebande sur l'ensemble du territoire. Plus de 300 tonnes de cigarettes ont été interceptées par les douaniers l'an passé. Et on estime que 10 % des ventes de cigarettes échappent déjà au réseau légal de distribution. La hausse des taxes sur le prix des cigarettes ne fera qu'amplifier ce phénomène favorisant ainsi le développement de circuits parallèles de ventes de cigarettes en provenance de l'étranger. Il lui demande donc de bien vouloir lui indiquer les mesures qu'il entend prendre pour assurer la pérennité des 34 000 débitants de tabac qui, bien souvent, constituent le dernier commerce de proximité en zone rurale.

Réponse publiée le 14 avril 2003

Le Gouvernement est sensible aux préoccupations des débitants de tabac concernant les conséquences de l'augmentation des prix du tabac intervenue le 6 janvier 2003. Cependant, une telle hausse des prix se justifie pleinement dans le cadre de l'action qu'il entend mener pour lutter contre le tabagisme, notamment celui des jeunes. Le Gouvernement est toutefois parfaitement conscient du rôle joué par les débitants, qui sont souvent les seuls commerces de proximité présents dans certaines zones du territoire national. C'est pourquoi il a mis en place un ensemble de mesures en faveur de la profession : tout d'abord, l'augmentation à 8 000 euros, à compter du 1er février 2003, du montant de la subvention versée par l'Etat aux débitants pour leur permettre de financer une partie des travaux destinés à améliorer la sécurité de leurs établissements ; la simplification et la modernisation de la déclaration de stock ; le relèvement du seuil d'exonération de la redevance, qui est porté à 152 500 euros, avec effet rétroactif au 1er janvier 2003 ; la mise en place d'un régime de compensation entre les sommes dues sur les stocks détenus le 6 janvier dernier et celles qui pourraient être remboursées dans l'hypothèse d'éventuelles fluctuations significatives des prix dans le courant du printemps 2003. Par ailleurs, un renforcement de la lutte contre la fraude a été opéré. Ainsi, l'article 414 du code des douanes a été modifié à l'occasion de la loi de finances rectificative pour 2002 afin de renforcer les sanctions applicables en cas de contrebande. Celle-ci est désormais passible, quelle que soit la valeur des marchandises concernées, notamment d'un emprisonnement maximum de trois ans. La lutte contre la fraude constitue, en outre, un axe prioritaire de contrôle pour l'année 2003. Enfin sera prochainement engagée une réflexion stratégique sur l'évolution du secteur, sous forme d'une table ronde réunissant les représentants des débitants de tabac, le ministère de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales, le ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées et le ministère de l'économie, des finances et de l'industrie.

Données clés

Auteur : M. Jean-Marie Morisset

Type de question : Question écrite

Rubrique : Impôts et taxes

Ministère interrogé : budget

Ministère répondant : budget

Dates :
Question publiée le 20 janvier 2003
Réponse publiée le 14 avril 2003

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