Question écrite n° 106092 :
protection des consommateurs

12e Législature

Question de : M. Jean-Marc Nesme
Saône-et-Loire (2e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. Jean-Marc Nesme appelle l'attention de M. le ministre des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l'artisanat et des professions libérales sur le problème de l'absence de protection des professionnels lors de l'acquisition de matériel professionnel. En effet, de très nombreuses plaintes sont actuellement traitées par les juridictions pénales émanant de professionnels indépendants, en majorité, commerçants, artisans et chefs de petites et moyennes entreprises. Ces professionnels, victimes de sociétés de démarchage, ont acquis des biens professionnels sur des bases de projections de rentabilité offertes par ces sociétés qui n'ont rien à voir avec la réalité. Alors qu'un consommateur démarché à son domicile ou sur son lieu de travail bénéficie d'un délai de rétractation de sept jours, ces professionnels ne peuvent bénéficier aujourd'hui d'aucune protection. Il lui demande donc s'il envisage de proposer de revoir le droit des contrats afin que le professionnel démarché puisse également bénéficier d'une protection fondée sur un droit de rétraction.

Réponse publiée le 21 novembre 2006

Selon les termes de l'article L. 121-22 du code de la consommation, les dispositions de l'article L. 121-20 du même code relatives au démarchage, et notamment au droit de rétractation ne sont pas applicables aux ventes, locations, locations-ventes ou prestations de services lorsqu'elles ont un rapport direct avec les activités exercées dans le cadre d'une profession. En effet, les dispositions de l'article L. 121-20 ralentiraient les transactions effectuées de manière habituelle par les professionnels entre eux pour les besoins de leurs entreprises. En revanche, si l'objet du contrat n'a pas de rapport direct avec l'activité professionnelle exercée par l'acquéreur, les dispositions de l'article L. 121-20 sont applicables. C'est ainsi que, dans un arrêt du 6 janvier 1993, la 1re chambre civile de la Cour de cassation a reconnu qu'un professionnel avait droit à la même protection qu'un particulier pour toute offre qui lui est faite sortant du cadre spécifique de son activité. Enfin, la protection du professionnel peut également être recherchée dans le droit des contrats. Ainsi, le consentement du commerçant ou de l'artisan démarché doit non seulement exister mais aussi être exempt de vices. L'erreur sur la nature du contrat ou sur les conditions consenties par le professionnel ou encore les manoeuvres dolosives effectuées par le cocontractant pourront donc conduire à la nullité de l'acte.

Données clés

Auteur : M. Jean-Marc Nesme

Type de question : Question écrite

Rubrique : Consommation

Ministère interrogé : PME, commerce, artisanat et professions libérales

Ministère répondant : PME, commerce, artisanat et professions libérales

Dates :
Question publiée le 3 octobre 2006
Réponse publiée le 21 novembre 2006

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