Réponse publiée le 9 janvier 2007

Après le ralentissement de l'économie mondiale en 2001, lié à l'excès d'investissement (en technologie de l'information et de la communication notamment) et à l'éclatement des bulles spéculatives sur les marchés financiers, l'économie mondiale a retrouvé à partir de 2003 une croissance dynamique (entre 4 % et 5 % en rythme annualisé). L'année 2006 devrait ainsi être la quatrième année de très forte croissance mondiale, tirée par la croissance des pays émergents et en premier lieu de la Chine. Le taux de croissance de l'économie française ne peut évidemment rivaliser avec ceux de pays émergents, car ces pays bénéficient d'une démographie beaucoup plus dynamique et sont encore dans une phase de rattrapage (en termes d'intensité capitalistique et de progrès technique) par rapport aux pays industrialisés. La croissance potentielle de la France, prenant en compte les tendances concernant la productivité du travail et l'offre de travail, est ainsi entre 2 % et 2,5 % sur les prochaines années, nettement en dessous des taux de croissance observés dans les pays émergents (plus de 8 % pour les pays émergents d'Asie depuis 2003 par exemple). La croissance française peut par contre s'apprécier en comparaison avec celle des autres pays industrialisés. En termes de croissance potentielle, la France se positionne légèrement au-dessus de la moyenne européenne selon la Commission européenne, grâce à une démographie relativement plus dynamique et à des gains de productivité plus importants. La croissance potentielle française est nettement au-dessus de celles de l'Allemagne et de l'Italie (qui sont évaluées par la Commission européenne à environ 1,3 %), mais en dessous de celles de pays comme l'Espagne (croissance potentielle à plus de 3 % selon la Commission européenne). La croissance potentielle française reste cependant bien en deçà de celle des États-Unis (aux alentours de 3 %), qui bénéficient à la fois d'une démographie plus dynamique et de gains de productivité plus élevés (sauf depuis deux ans). Enfin, la croissance potentielle française est comparable à celle du Japon. S'agissant de la conjoncture récente, l'année 2006 marque un début de rééquilibrage de la croissance mondiale au sein des pays industrialisés : la croissance américaine a nettement ralenti depuis le deuxième trimestre, la croissance japonaise a déçu au deuxième trimestre et le rebond au troisième trimestre a été modéré, alors que la croissance de la zone euro est très soutenue. Ainsi, au troisième trimestre, la croissance du produit intérieur brut (PIB) (en glissement annuel) est à peu près au même niveau en zone euro, au Royaume-Uni, aux États-Unis et au Japon (entre 2,6 % et 2,8 %), avec une orientation positive pour les deux premiers et négative pour les deux derniers.