Question écrite n° 108286 :
établissements privés

12e Législature

Question de : M. Jean-Christophe Lagarde
Seine-Saint-Denis (5e circonscription) - Union pour la Démocratie Française

M. Jean-Christophe Lagarde attire l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur les préoccupations exprimées par la Fédération de l'hospitalisation privée et le mouvement de protestation qui s'en est suivi à l'annonce de la baisse de 3 % des tarifs des cliniques privées. Cette décision, prise sans aucune négociation, concertation et discussion avec les professionnels du secteur, intervient alors que les 1 250 cliniques concernées sont directement parties prenantes à l'action de maîtrise de la sécurité sociale, quitte d'ailleurs à s'imposer, pour satisfaire à un tel objectif, de fortes contraintes visant à rationaliser tout à la fois le fonctionnement de leurs structures et leurs procédés de gestion. Les représentants des cliniques privées dénoncent donc les méthodes employées par le Gouvernement tant il est vrai que les données chiffrées prises pour prendre cette décision ne semblent pas être représentatives de la réalité de la production de soins hospitaliers que ces cliniques assurent. En conséquence, il lui demande de reprendre au plus vite les négociations avec l'ensemble des professionnels de secteur afin de parvenir à un accord accepté par tous.

Réponse publiée le 12 décembre 2006

L'attention du ministre de la santé et des solidarités a été appelée sur la baisse des tarifs des cliniques privées mise en place à compter du 1er octobre 2006 afin de préserver l'équilibre des comptes sociaux. En effet, la prévision de l'évolution des dépenses des cliniques privées et des hôpitaux pour l'année 2006 s'établit à +2,6 %. Par lettre du 5 septembre 2006, la caisse nationale d'assurance maladie (CNAM) fait état, sur les 5 premiers mois de l'année 2006, d'une progression des facturations des cliniques privées de l'ordre de 5,6 % ce qui porterait le dépassement de l'ONDAM à environ 300 MEUR. Aussi, un certain nombre de mesures ont été prises afin de contenir cette évolution et de garantir le redressement des comptes de l'assurance maladie, sans que cela implique de nouveaux efforts financiers pour les assurés. Le principe de la baisse étant maintenu, il n'affectera pas les activités de psychiatrie, de soins de suite et de réadaptation, ainsi que l'hospitalisation à domicile. En effet, l'impact estimé des dispositions relatives aux actes frontières doit permettre à cette mesure de conserver son rendement attendu (60 millions d'euros sur 2006). En outre, l'origine des développements d'activité dans ces secteurs apparaissent largement liés à la mise en oeuvre d'autorisations nouvelles délivrées par les agences régionales de l'hospitalisation. Cette baisse s'appliquera du 1er octobre au 31 décembre 2006. Au cours de cette période, les agences régionales d'hospitalisation (ARH) seront chargées d'assurer un suivi précis de chacune des cliniques privées afin de s'assurer qu'aucune ne rencontre de difficultés financières majeures en raison de l'application de cette mesure. Cette régulation infra-annuelle ne remet en cause ni la réforme de la tarification à l'activité ni le principe d'un objectif de dépense « médecine-chirurgie-obstérique » (ODMCO) unique. Enfin, pour répondre positivement à la demande d'approfondissement et de partage des informations économiques du secteur hospitalier, il a été demandé aux services du ministère de la santé et à la CNAM de faire des propositions, après concertation avec les fédérations hospitalières, en vue de la constitution dès 2007 d'un observatoire économique de l'hospitalisation publique et privée chargé de suivre l'activité et les dépenses de ce secteur.

Données clés

Auteur : M. Jean-Christophe Lagarde

Type de question : Question écrite

Rubrique : Établissements de santé

Ministère interrogé : santé et solidarités

Ministère répondant : santé et solidarités

Dates :
Question publiée le 31 octobre 2006
Réponse publiée le 12 décembre 2006

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