Question écrite n° 112274 :
accises

12e Législature

Question de : M. Kléber Mesquida
Hérault (5e circonscription) - Socialiste

M. Kléber Mesquida souhaite attirer l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur les changements de taux d'accises sur l'alcool et les boissons alcoolisées dans leur ensemble. En effet, la commission européenne a proposé le mois dernier de modifier la directive 92/84/CEE du 19 octobre 1992 afin de rapprocher les taux d'accises en relevant les taux minimaux fixés, son entrée en vigueur étant prévue au 1er janvier 2008. Le taux minimum communautaire des produits intermédiaires, qui est de 45 euros/hectolitre actuellement, serait porté à 59 euros/hectolitre. Or, les vins doux naturels à AOC, intégrés d'un point de vue fiscal à cette catégorie des produits intermédiaires, sont soumis à ce jour en France à des accises d'un montant de 54 euros/hectolitre. Le projet de la commission se traduirait donc, pour cette catégorie, par une augmentation de 54 euros/hectolitre à 59 euros/hectolitre. Aussi, il lui demande quelle mesure il compte prendre pour s'opposer nettement à la modification de la directive 92/84/CEE qui, si elle était modifiée, induirait une hausse des tarifs pénalisant davantage la filière viticole déjà en très grande difficulté dans notre pays.

Réponse publiée le 20 février 2007

Les taux d'accises sur l'alcool et les boissons alcoolisées sont progressivement harmonisés en application de la directive 92/84/CEE du Conseil du 19 octobre 1992 qui fixe les taux minimaux pour chaque catégorie de produits. Le droit de consommation actuellement en vigueur en France pour les vins doux naturels est fixé à 54 euros par hectolitre par l'article 402 bis, du code général des impôts. Au titre de l'article 8 de la directive, la Commission européenne est tenue de procéder régulièrement à un examen, de présenter un rapport et, le cas échéant, de faire une proposition sur la base de laquelle le conseil examine les taux d'accises minimaux fixés par la directive. Par un document du 8 septembre 2006, la Commission a fait connaître l'actualisation des taux d'accises qu'elle propose afin de poursuivre le rapprochement des taux en vigueur dans les États membres. Cette actualisation procède du calcul du taux d'inflation total à l'échelle de l'Union européenne pour la période comprise entre le 1er janvier 1993 et le 31 décembre 2005. Elle prévoit également une actualisation périodique en fonction du taux d'inflation constaté dans l'ensemble des pays membres de l'Union européenne. S'agissant des vins doux naturels, la mesure aurait pour effet de majorer leur taux d'accises progressivement et de rattraper le taux actuellement appliqué en France en 2015 environ. Cette hausse, dans la mesure où elle serait préjudiciable, par son effet sur les ventes, à la situation économique fragile des appellations d'origine contrôlées de vins doux naturels, n'est pas souhaitable. La France s'est donc opposée à ce relèvement lors du conseil économie et finances du 28 novembre 2006 de sorte que le conseil a rejeté la revalorisation des taux d'accises présentée par la Commission. La demande des producteurs de vins doux naturels a donc été prise en compte et leurs intérêts économiques préservés lors de cette négociation.

Données clés

Auteur : M. Kléber Mesquida

Type de question : Question écrite

Rubrique : Contributions indirectes

Ministère interrogé : agriculture et pêche

Ministère répondant : agriculture et pêche

Dates :
Question publiée le 5 décembre 2006
Réponse publiée le 20 février 2007

partager