catastrophes naturelles
Question de :
M. Jean-Claude Leroy
Pas-de-Calais (3e circonscription) - Socialiste
M. Jean-Claude Leroy attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur l'évolution du régime de couverture des catastrophes naturelles. L'avant-projet de loi visant à modifier sensiblement le fonctionnement du régime des catastrophes naturelles en accordant notamment une plus grande liberté tarifaire aux assureurs privés et en abandonnant les mécanismes de reconnaissance des catastrophes naturelles par arrêté ministériel suscite de nombreuses inquiétudes. Il risque en effet de conduire à une déstabilisation du régime actuel au détriment de l'intérêt des administrés, particuliers comme professionnels, et des collectivités. La démutualisation des cotisations du fait de la liberté tarifaire conduira à une majoration très importante de certains risques (comme les inondations ou les glissements de terrain), ce qui pourrait être difficilement supportable pour les administrés ou les collectivités locales et pourrait même conduire à une absence d'offre d'assurance sur certaine zones. En outre, la prise en compte des seuls avis scientifiques pour décréter la reconnaissance des sinistres pourrait s'avérer trop longue par rapport aux urgences de certaines situations et mal adaptée aux réalités locales. Aussi, étant donnée l'importance de ce problème, il lui demande de bien vouloir lui faire connaître les intentions du Gouvernement sur ce sujet.
Réponse publiée le 27 février 2007
Le régime des catastrophes naturelles assure depuis plus de vingt ans la protection des biens contre les dégâts causés par les phénomènes exceptionnels. Le retour d'expérience désormais acquis sur le fonctionnement de ce régime conduit le Gouvernement à envisager de procéder à certains aménagements du dispositif. En effet, une mission d'inspection interministérielle, mandatée par le Gouvernement, a mis en évidence plusieurs insuffisances du régime : il manque de transparence, les assurés comme les élus s'interrogeant sur les modalités d'éligibilité de tel ou tel sinistre au régime des catastrophes naturelles ; les décisions d'indemnisation ou de refus d'indemnisation, en particulier lorsque deux communes contiguës n'obtiennent pas le même traitement, sont parfois perçues comme inéquitables par les assurés et les élus ; il reste relativement complexe dans son organisation et induit de relativement longs délais d'indemnisation ; lorsque les conditions de reconnaissance ne sont pas réunies, s'agissant par exemple de sinistres de faible ampleur, l'assuré ne dispose d'aucune alternative pour se couvrir ; il entraîne parfois une déresponsabilisation face à la nécessaire prévention des risques naturels. Le projet de réforme envisagé par le Gouvernement vise donc à modifier le régime afin d'apporter des améliorations permettant de répondre à ces critiques. Les assurés pourraient bénéficier d'une indemnisation plus rapide. Postérieurement à un dommage, ils pourraient en effet connaître rapidement les modalités de leur indemnisation sans attendre la réunion d'une commission interministérielle et la parution d'un arrêté qui peut prendre plus d'un mois. Ils pourraient s'adresser directement à leur assureur pour être indemnisés. L'ensemble de ces mesures s'inscrirait bien entendu toujours dans le cadre du principe de la solidarité nationale et l'État continuerait d'accorder sa garantie financière au régime, via la Caisse centrale de réassurance. Conjointement avec le ministre d'État, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire, le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie a engagé une consultation sur ce projet. Ils ont chargé M. Emmanuel Constans, président du comité consultatif du secteur financier, d'y procéder avec l'appui de leurs services. Le Gouvernement a bien noté la demande de nombreuses parties prenantes, dont les associations d'élus, de voir les consultations approfondies sur certains aspects. Il proposera donc prochainement une méthode pour prolonger la concertation, afin que la prochaine législature puisse se saisir des dispositions législatives souhaitables.
Auteur : M. Jean-Claude Leroy
Type de question : Question écrite
Rubrique : Sécurité publique
Ministère interrogé : économie
Ministère répondant : économie
Dates :
Question publiée le 30 janvier 2007
Réponse publiée le 27 février 2007