traité instituant une cour pénale internationale
Question de :
M. Franck Marlin
Essonne (2e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Franck Marlin * appelle l'attention de M. le garde des sceaux, ministre de la justice, sur l'adaptation de la législation au statut de la cour pénale internationale. La France a entamé ce processus puisque la loi relative à la coopération avec la cour pénale internationale a été adoptée en février 2002. Il reste désormais à adopter la seconde partie de la loi d'adaptation. En effet, si le génocide et les crimes contre l'humanité sont prévus et réprimés par la législation en vigueur, celle-ci ne reconnaît pas les crimes de guerre en tant que tel. De fait, les tribunaux ne seraient pas en mesure de juger des faits commis par les ressortissants ou sur le territoire français depuis le 1er juiIlet 2002, date entrée en vigueur du statut de cette cour, et qui seraient identifiés comme des crimes de guerre. Cette lacune semble d'autant plus préoccupante que la CPI ne pourrait la combler en appliquant le principe de complémentarité posé par son statut et, jugeant elle-même d'éventuels crimes de ce type pendant sept ans à compter du 1er juillet 2002, puisque la France a assorti sa ratification d'une déclaration, dite « de l'article 124 du statut » par laquelle elle a refusé la compétence de la cour pour ces crimes et cette durée. Au regard de cette situation particulière, il souhaiterait connaître l'avancement du projet visant à adopter la seconde partie de la loi d'adaptation.
Réponse publiée le 2 juin 2003
Le garde des sceaux, ministre de la justice, a l'honneur d'indiquer à l'honorable parlementaire qu'un projet de loi portant adaptation de la législation pénale française au statut de la Cour pénale internationale est en cours d'élaboration à la Chancellerie. Ce texte, qui constituera dans le domaine du droit pénal matériel le complément de la loi n° 2002-268 du 26 février 2002 relative à la coopération avec la Cour pénale internationale et dont l'économie définitive sera établie en concertation notamment avec le ministère des affaires étrangères et avec celui de la défense, comportera les incriminations nécessaires permettant au droit pénal français de couvrir, de la manière la plus complète possible, les comportements prohibés par la convention de Rome portant statut de ladite cour. Il prévoit en particulier la création dans le code pénal d'un titre consacré aux crimes de guerre et une durée spécifique de prescription de l'action publique. Le projet de loi considéré devrait être présenté avant l'été en conseil des ministres.
Auteur : M. Franck Marlin
Type de question : Question écrite
Rubrique : Traités et conventions
Ministère interrogé : justice
Ministère répondant : justice
Dates :
Question publiée le 10 février 2003
Réponse publiée le 2 juin 2003