Question écrite n° 12900 :
sourds et malentendants

12e Législature

Question de : M. Jean-Christophe Lagarde
Seine-Saint-Denis (5e circonscription) - Union pour la Démocratie Française

M. Jean-Christophe Lagarde appelle l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur le retard pris par la France en matière de sous-titrage et de traduction en langue des signes des émissions de télévision qui faciliterait l'accès des téléspectateurs sourds et malentendants aux programmes. En effet, un récent rapport (le rapport Charpillon) lui a été remis le 8 novembre dernier sur l'accès des sourds aux programmes télévisés, qui dénonce l'insuffisance des sous-titrages télétexte sur l'ensemble des chaînes françaises. La législation actuelle paraît insuffisante puisqu'elle n'impose qu'un volume de 3 708 heures de sous-titrage, soit 7 % seulement de l'ensemble des programmes, et ce sur toutes les chaînes confondues, illustrant ainsi notre grand retard dans ce domaine par rapport à des pays voisins comme la Grande Bretagne. De plus, il apparaît qu'il existe une inégalité dans l'effort entre les différentes chaînes de télévision. Par conséquent, il lui demande quel est son avis quant aux conclusions de ce rapport qui souhaiterait qu'à l'horizon 2008 près de la moitié des programmes soient sous-titrés.

Réponse publiée le 24 mars 2003

L'article 43-11 de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la communication audiovisuelle issu de la loi du 1er août 2000 impose aux chaînes de télévision publiques l'obligation de favoriser l'accès des personnes sourdes et malentendantes aux programmes qu'elles diffusent. Pour répondre à cette obligation, les chaînes publiques ont d'ores et déjà engagé des efforts de rattrapage qui méritent d'être relevés. Ainsi, le volume de programmes sous-titrés sur France 2 a connu en 2001 une hausse de plus de 12,5 % par rapport à l'année précédente. Ce sont ainsi 1 712 heures de programmes qui ont été sous-titrées, soit près de 19,5 % du volume horaire de programmes. De même, France 3 est en progression avec 893 heures. Enfin, France 5 s'est fixé, à partir de 2002, un objectif de 1 800 heures de programmes sous-titrés sur deux ans, et, à terme, le sous-titrage de l'ensemble de ses documentaires. Ces chiffres restent cependant trop faibles et le Gouvernement entend mener en la matière une action énergique, dans la ligne définie par le Président de la République, qui a fait de l'action en faveur des personnes handicapées l'une des priorités de son mandat. M. Jacques Charpillon, inspecteur général de l'administration des affaires culturelles, a effectué une mission d'étude destinée à évaluer les possibilités techniques et financières d'adaptation de l'ensemble des programmes télévisés aux attentes des personnes sourdes et malentendantes. Le rapport a été remis le 24 octobre 2002 au ministre de la culture et de la communication. Au vu de ce rapport, le ministre a décidé de mettre en place un plan de rattrapage du sous-titrage et il a d'ores et déjà écrit aux présidents des chaînes de télévision du service public afin de leur demander de formuler rapidement leurs propositions en ce sens. Dans les tout prochains mois, le Gouvernement prendra les mesures nécessaires qui répondront aux préoccupations exprimées ici par l'honorable parlementaire.

Données clés

Auteur : M. Jean-Christophe Lagarde

Type de question : Question écrite

Rubrique : Handicapés

Ministère interrogé : culture et communication

Ministère répondant : culture et communication

Dates :
Question publiée le 24 février 2003
Réponse publiée le 24 mars 2003

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