Question écrite n° 14539 :
téléphone

12e Législature

Question de : M. Renaud Donnedieu de Vabres
Indre-et-Loire (1re circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. Renaud Donnedieu de Vabres attire l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur les revendications légitimes des habitants confrontés à l'implantation d'antennes relais de téléphonie mobile sur les toits des immeubles en agglomération. Si le récent rapport de l'office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques affirme que « le principe de précaution n'est pas la meilleure voie », les risques sanitaires liés à l'exposition des personnes aux champs électromagnétiques émis par les téléphones portables et leurs installations font régulièrement l'objet de craintes de la part d'associations de consommateurs et de riverains. L'information sur ce sujet est en effet déficitaire tant de la part des collectivités locales que des opérateurs privés de téléphonie mobile. Indépendamment des mesures déjà envisagées (plan d'occupation des toits, par exemple), il lui demande s'il est possible d'engager une vaste campagne de sensibilisation et d'information pour parvenir à un traitement objectif de ces questions et répondre aux craintes des citoyens grâce à des données incontestables.

Réponse publiée le 5 mai 2003

A l'heure actuelle, aucune expertise menée dans un cadre scientifique en France comme à l'étranger n'a retenu l'existence d'un risque pour la santé des populations vivant à proximité des stations de base. Si le groupe d'experts coordonné par le professeur Denis Zmirou a recommandé que certains bâtiments sensibles ne soient pas atteints directement par le faisceau de l'antenne, c'est pour des raisons psychologiques. Pour tenir compte des effets thermiques des champs de radiofréquences, le Conseil de l'union européenne a publié le 12 juillet 1999 une recommandation relative à l'exposition du public qui intègre des facteurs de sécurité. L'ordonnance 2001-670 transposant notamment la directive du 9 mars 1999 a introduit dans le code des postes et télécommunications la protection de la santé au titre des exigences à respecter. Le décret du 3 mai 2002 comporte les valeurs limites d'exposition du public applicables aux champs électromagnétiques en provenance des équipements utilisés dans tous les réseaux de télécommunications incluant la téléphonie mobile, la télévision et la radio. Les campagnes de mesure réalisées par l'Agence nationale des fréquences montrent que ces valeurs sont respectées. Ce dispositif permet d'assurer la santé du public. Il convient bien entendu d'exercer la plus grande vigilance sur cette question compte tenu de l'omniprésence de ces champs électromagnétiques. C'est pourquoi l'Agence française de sécurité sanitaire environnementale, que le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées a installée avec le ministre de l'écologie et du développement durable, s'est vu confier une mission de veille scientifique et sanitaire permanente sur ce sujet. On peut comprendre la préoccupation esthétique que fait naître la prolifération des antennes. La concertation, la médiation et l'information semblent la meilleure façon de répondre à cette inquiétude et le ministre de la santé partage en ce sens les recommandations faites par l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques dans un rapport publié le 7 novembre 2002 sous la signature des sénateurs Lorrain et Raoul. De plus, un éloignement des stations de base des habitations, et donc des utilisateurs des téléphones mobiles, conduit, pour maintenir la qualité de la transmission, à une augmentation de la puissance d'émission des mobiles et des stations de base. Ainsi, dans la zone de couverture des antennes, la diminution du niveau d'exposition liée à l'éloignement des stations de base est compensée par cette augmentation de puissance. Pour autant, la plus grande vigilance s'impose et c'est pourquoi il a été demandé à l'Agence française de sécurité sanitaire environnementale de mettre à jour le rapport du professeur Zmirou, ce qui sera fait dans les prochaines semaines.

Données clés

Auteur : M. Renaud Donnedieu de Vabres

Type de question : Question écrite

Rubrique : Télécommunications

Ministère interrogé : santé

Ministère répondant : santé

Dates :
Question publiée le 17 mars 2003
Réponse publiée le 5 mai 2003

partager