infirmiers
Question de :
M. Jacques Brunhes
Hauts-de-Seine (1re circonscription) - Député-e-s Communistes et Républicains
M. Jacques Brunhes attire l'attention de M. le ministre de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche sur les problèmes posés par le projet de nouveau statut pour les infirmières et infirmiers de la fonction publique de l'Etat. Lors de négociations en mars 2002, le ministre de l'éducation nationale s'était engagé à revaloriser le corps des infirmières et infirmiers de la fonction publique de l'Etat par la mise en place d'un nouveau statut applicable au 1er janvier 2003. Or le Conseil supérieur de la fonction publique renie actuellement cet engagement. Déjà pénalisé par rapport à la fonction publique hospitalière, dont la revalorisation a été appliquée en janvier 2002, ce corps a une fois de plus le sentiment que sa profession est mésestimée. Dans le précédent statut (décret n° 94-1020 du 23 novembre 1994), l'article 29 permettait aux infirmiers et infirmières déjà intégrés dans la profession, de bénéficier d'une bonification d'ancienneté de quatre ans au maximum pour les services effectués précédemment. Dans le nouveau statut, une bonification sera accordée sur la totalité des services accomplis antérieurement, pour les entrants dans le corps. Une telle bonification n'est pas accordée pour les personnels déjà en poste, ce qui les pénalisera puisqu'ils ne bénéficieront pas de la même rapidité de progression de carrière à l'éducation nationale. Compte tenu de l'importance des missions des infirmiers et infirmières de l'éducation nationale, de leurs conditions de travail, de leurs responsabilités et du rôle essentiel qui est le leur dans l'information et la prévention des risques en matière de santé, dans l'accueil des élèves, dans le dispositif de lutte contre la violence scolaire, la maltraitance ou le suicide des jeunes, des modifications dans ce projet de statut semblent indispensables. Aussi, il lui demande de faire droit aux demandes légitimes exprimées par les infirmières et infirmiers de l'Etat, visant à revaloriser leur profession.
Réponse publiée le 16 juin 2003
Pour harmoniser la situation statutaire des personnels infirmiers de la fonction publique de l'Etat avec celle des personnels de la fonction publique hospitalière (FPH) et tenir compte de la réforme effectuée dans la FPH à la suite du protocole du 14 mars 2001 sur les filières professionnelles, le gouvernement précédent a décidé d'engager une réforme du statut des corps des infirmier(ère)s des administrations de l'Etat, sur le modèle retenu pour les infirmier(ère)s de catégorie B de la FPH, à savoir : refonte du corps, classé en catégorie B, en 2 grades au lieu de trois, le nouveau deuxième grade (infirmier[ère] de classe supérieure) regroupant les anciens grades d'infirmier(ère)s principaux(ales) et d'infirmier(ère)s en chef ; pyramidage du 2e grade fixé à 30 %, avec étalement dans le temps (sur trois ans) de la mise en oeuvre. Le projet de décret élaboré en ce sens par le ministre chargé de la fonction publique, s'agissant d'un statut commun à plusieurs ministères, aux fins de modifier le décret n° 94-1020 du 23 novembre 1994 portant dispositions statutaires communes applicables aux corps des infirmières et infirmiers des services médicaux des administrations de l'Etat, prévoit une meilleure prise en compte des services d'infirmiers accomplis dans le secteur public ou privé antérieurement au recrutement dans un corps de la fonction publique d'Etat : les infirmier(ère)s qui seront recruté(e)s dans le cadre des nouvelles dispositions statutaires pourront ainsi bénéficier de la reprise de la totalité de l'ancienneté acquise dans l'exercice de leurs fonctions antérieures, alors que le statut actuel prévoit l'attribution d'une bonification d'ancienneté égale à la moitié de la durée de certains services effectués, dans la limite de quatre années. Le projet de réforme statutaire en cours ne prévoit pas, effectivement, l'application de cette nouvelle disposition aux infirmier(ère)s titulaires en fonctions avant la date de mise en oeuvre du nouveau statut. En effet, compte tenu de la non-rétroactivité des actes administratifs, la modification d'un décret ne prend effet qu'à compter de la date de sa publication au Journal officiel de la République française. Ce projet constitue néanmoins une avancée positive pour l'ensemble du corps : gain de 8 points majorés au dernier échelon du nouveau 1er grade d'infirmier, accélération de la carrière par une réduction de la durée d'accès au dernier échelon du 1er grade ramenée de vingt-cinq ans à vingt et un ans, instauration d'une bonification d'ancienneté d'un an dès la nomination, accroissement des possibilités de promotion des infirmier(ère)s : la proportion d'emplois du grade d'avancement atteindra dans les trois ans 30 % des effectifs du corps, au lieu des 10 % prévus pour l'actuel 2e grade auxquels, s'ajoutent les 8 % atteints dans l'actuel 3e grade. Pour la raison évoquée précédemment, la mise en oeuvre de ces mesures interviendra à compter de la date de publication au Journal officiel de la République française du décret modificatif précité. Le projet de décret modifiant le décret n° 94-1020 du 23 novembre 1994 portant dispositions statutaires communes applicables aux corps des infirmières et infirmiers des services médicaux des administrations de l'Etat, soumis, début février, au Conseil supérieur de la fonction publique de l'Etat et actuellement en cours d'examen au Conseil d'Etat, sera publié au Journal officiel de la République française dans les prochaines semaines.
Auteur : M. Jacques Brunhes
Type de question : Question écrite
Rubrique : Fonctionnaires et agents publics
Ministère interrogé : jeunesse et éducation nationale
Ministère répondant : jeunesse et éducation nationale
Dates :
Question publiée le 7 avril 2003
Réponse publiée le 16 juin 2003