Question écrite n° 17282 :
versement transport

12e Législature

Question de : M. Dominique Richard
Maine-et-Loire (2e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. Dominique Richard attire l'attention de M. le Premier ministre sur l'opportunité de faire évoluer la taxe transport dans le cadre de la double réflexion engagée par le Gouvernement sur la fiscalité locale et sur la baisse de l'imposition des entreprises. En effet, cette taxe, instaurée par la loi du 11 juillet 1973, repose sur la masse salariale des entreprises de plus de neuf salariés. Elle pénalise donc fortement les entreprises dites de main-d'oeuvre qui éprouvent déjà de grandes difficultés à demeurer concurrentielles dans le contexte économique mondial actuel. De surcroît, les données du transport public urbain ont fortement évolué depuis la promulgation de cette loi et la mise en place des nouvelles politiques de transports collectifs, notamment la création de transports en site propre, est de nature à bouleverser l'équilibre de l'ensemble du dispositif de financement. Aussi, il lui demande quelles mesures il entend prendre pour assurer à la fois la nécessaire baisse des charges des entreprises et les besoins de financement des autorités locales responsables des transports. - Question transmise à M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.

Réponse publiée le 15 septembre 2003

La loi du 11 juillet 1973 a institué le versement de transport qui est une imposition assise sur la masse salariale des entreprises de plus de neuf salariés. Cette contribution est destinée au financement des réseaux de transport collectif urbain ; son taux est fixé par les autorités organisatrices de transport dans la limite de plafonds légaux. En Ile-de-France cependant, cette compétence est exercée par l'Etat. Les négociations en vue de la fixation de ce taux intègrent le plus souvent les taux appliqués sur le même périmètre en matière de foncier bâti et de taxe professionnelle, de façon à apprécier la pression fiscale globale supportée localement par les employeurs. Il n'est pas contestable que le versement de transport pèse directement sur les coûts salariaux des entreprises et est donc susceptible d'entraîner des conséquences négatives pour les entreprises de main-d'oeuvre. Toutefois, le développement des réseaux de transport collectif constitue un facteur d'expansion économique profitable à l'ensemble du tissu économique : il paraît justifié que les entreprises participent à leur financement. Il convient bien entendu que cette imposition spécifique ne soit pas pénalisante. L'encadrement législatif des taux du versement de transport vise à éviter les prélèvements excessifs. Néanmoins, il est de la responsabilité des autorités organisatrices de les fixer en fonction du contexte économique local. Le Gouvernement n'entend pas revenir sur ce pouvoir des collectivités territoriales qui est l'un des instruments de leur autonomie, en restreignant leur liberté d'arbitrer le niveau et la nature des dépenses d'investissement en matière de transport collectif ou les modalités de leur financement : tarification du service, contribution des entreprises par le versement de transport ou subventions des collectivités locales. Les politiques de déplacements urbains constituent un enjeu majeur de l'aménagement de nos agglomérations. Les prochaines années en marqueront une étape importante avec la réalisation de nombreux projets de transport en commun en site propre. Afin d'élargir le champ des moyens permettant le financement de ces projets, le Premier ministre vient de confier à M. Christian Philip, député du Rhône, une mission parlementaire qui a pour objet de formuler des propositions sur la mise en place de nouvelles ressources à la disposition des collectivités.

Données clés

Auteur : M. Dominique Richard

Type de question : Question écrite

Rubrique : Impôts locaux

Ministère interrogé : Premier ministre

Ministère répondant : économie

Dates :
Question publiée le 28 avril 2003
Réponse publiée le 15 septembre 2003

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