Question écrite n° 18142 :
Russie

12e Législature

Question de : M. Jean-Pierre Kucheida
Pas-de-Calais (12e circonscription) - Socialiste

M. Jean-Pierre Kucheida appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation des droits de l'homme en Tchétchénie. En effet, depuis la libération par les forces russes des otages du théâtre Doubrovka à Moscou, la répression a été renforcée en République de Tchétchénie où près de 80 000 soldats russes sont aujourd'hui présents. La guerre qui oppose les forces russes aux Tchétchènes a déjà provoqué la mort d'environ 100 000 Tchétchènes et de 10 000 soldats russes. Près de 12 000 personnes sont portées disparues et plusieurs rapports d'Amnesty International y font état de violations répétées des droits de l'homme par la Fédération de Russie. En conséquence, il lui demande d'intervenir auprès des autorités russes afin de les persuader de mettre un terme à ce conflit et laisser le peuple tchétchène choisir démocratiquement son avenir. Il lui demande également de lui indiquer la position de la France, lors de la prochaine session de la commission des droits de l'homme de l'ONU, en cas de vote d'une résolution qui condamnerait les violations des droits fondamentaux commises en Russie, et plus particulièrement en Tchétchénie.

Réponse publiée le 16 juin 2003

La France rappelle régulièrement aux autorités russes, y compris au plus haut niveau, sa préoccupation concernant la situation en Tchétchénie, notamment sur le plan humanitaire et au regard du respect des droits de l'homme. Le sujet a ainsi été évoqué par le Président de la République lors de la visite d'Etat du président Poutine le 10 février dernier à Paris. Elle est convaincue que ce conflit, qui fait payer un lourd tribut aux populations civiles, ne pourra être durablement résolu que par une solution politique. Elle a marqué son espoir que le référendum du 23 mars dernier puisse constituer la première étape d'un processus politique et qu'il ouvrira la voie à un retour à la paix civile et à la réconciliation en Tchétchénie. Elle a noté les orientations tracées par le président Poutine dans son discours du 16 mars dernier : large autonomie, promotion de la loi, projet d'amnistie, reconnaissance des épreuves traversées par le peuple tchétchène et des responsabilités d'autorités fédérales. Elle attend la mise en oeuvre de ces orientations. Dans ce contexte, la France insiste sur l'importance, pour le processus de stabilisation de la Tchétchénie, que les organisations internationales, les ONG et les médias puissent y travailler en toute sécurité. Le ministre des affaires étrangères a fait part à son homologue russe, à plusieurs reprises, de ses regrets devant la fermeture du groupe d'assistance de l'OSCE et du souhait de la France qu'une présence permanente de cette organisation puisse être rétablie. S'agissant de la session annuelle de la Commission des droits de l'homme des Nations unies, l'Union européenne a déposé - en accord avec tous ses pays membres - un projet de résolution. Celui-ci demandait aux autorités russes de prendre rapidement toutes les mesures nécessaires pour mettre un terme aux violations des droits de l'homme ainsi que du droit international humanitaire ; il les engageait à poursuivre et juger les auteurs présumés d'exactions. Ce texte demandait également le respect du principe du retour volontaire des personnes déplacées et l'adoption de toutes les mesures nécessaires pour assurer l'accès en toute sécurité des organisations internationales, des ONG et des médias en Tchétchénie. La France regrette que la Commission des droits de l'homme n'ait pas adopté cette résolution. Elle continuera pour sa part à faire valoir sa position concernant la situation en Tchétchénie.

Données clés

Auteur : M. Jean-Pierre Kucheida

Type de question : Question écrite

Rubrique : Politique extérieure

Ministère interrogé : affaires étrangères

Ministère répondant : affaires étrangères

Dates :
Question publiée le 12 mai 2003
Réponse publiée le 16 juin 2003

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