Question écrite n° 19388 :
PAC

12e Législature

Question de : M. Jean-Pierre Le Ridant
Loire-Atlantique (1re circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. Jean-Pierre Le Ridant attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales sur les inquiétudes exprimées par le centre interprofessionnel laitier Bretagne - Pays de la Loire inhérentes à la crise des marchés laitiers. En effet, depuis l'instauration des quotas laitiers, la filière laitière traverse une grave crise, qui se traduit d'une part par une consommation peu dynamique et d'autre part par un prix du lait au producteur en diminution constante depuis le premier trimestre 2002. Or les perspectives d'évolution de la politique laitière actuellement en discussion tant au niveau européen qu'à l'échelon mondial - négociations dans le cadre de l'OMC - alarment l'interprofession laitière Bretagne - Pays de la Loire. C'est pourquoi, considérant les conséquences désastreuses que la crise des marchés laitiers pourrait générer sur l'activité économique de cette région, il lui demande de lui préciser la position de son ministère, afin de défendre au mieux les intérêts de cette filière.

Réponse publiée le 6 octobre 2003

Le secteur laitier connaît depuis dix-huit mois une situation difficile et des cours particulièrement moroses, en particulier pour les produits industriels, beurre et poudres de lait. Depuis plusieurs mois, les cours restent faibles, au niveau de l'intervention. Cette situation trouve plusieurs explications : une stagnation de la consommation au niveau communautaire, une demande mondiale faible et hésitante, du fait de la crise économique et des incertitudes (guerre en Irak notamment), une parité euro/dollar défavorable aux exportations de l'Union européenne. Dans ce contexte, le dynamisme de la collecte européenne et française depuis deux ans a favorisé la baisse des cours et la constitution de stocks publics d'intervention, qui, aujourd'hui, handicapent la reprise du marché. Cette situation a renforcé la conviction du Gouvernement de ne pas entériner une réforme radicale de l'organisation commune de marché. C'est pourquoi il a adopté une attitude très ferme dans les négociations communautaires, alors que la Commission européenne souhaitait privilégier une réforme de grande ampleur dans le secteur laitier. Depuis le 26 juin dernier, les producteurs laitiers bénéficient désormais d'une meilleure visibilité. En effet, le compromis de Luxembourg a prévu le maintien des quotas laitiers jusqu'en 2015. Les baisses de prix d'intervention décidées à Berlin, en 1999, ont été confirmées, au niveau de - 15 % pour la poudre de lait, et un peu accentuées pour le beurre (- 25 % sur quatre ans au lieu de - 15 % sur trois ans). Dans le même temps, la compensation financière aux producteurs de lait a été améliorée, et est désormais de 60 %, contre 49 %, si l'accord de Berlin avait été appliqué en l'état. Enfin, les hausses de quotas de Berlin (+ 1,5 % sur trois ans), ont été retardées et ne s'appliqueront qu'en 2006. Celles initialement prévues par la Commission ont quant à elles été annulées (+ 2 % en 2007 et 2008). Dans ces conditions, l'accord de Luxembourg a permis des avancées significatives par rapport à la proposition du commissaire Fischler. Le prochain enjeu important pour le secteur laitier est désormais celui des négociations à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Dans ce cadre, le Gouvernement s'attachera à nouveau à défendre fermement la politique laitière européenne, la préférence communautaire, le maintien du revenu des producteurs de lait et de la valorisation de la filière laitière.

Données clés

Auteur : M. Jean-Pierre Le Ridant

Type de question : Question écrite

Rubrique : Élevage

Ministère interrogé : agriculture, alimentation et pêche

Ministère répondant : agriculture, alimentation et pêche

Dates :
Question publiée le 2 juin 2003
Réponse publiée le 6 octobre 2003

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