officiers
Question de :
M. Jean-Claude Bateux
Seine-Maritime (5e circonscription) - Socialiste
M. Jean-Claude Bateux appelle l'attention de M. le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales sur la situation alarmante dans laquelle se trouve le corps des officiers de la police nationale. L'année 2001 marquée par un mouvement revendicatif sans précédent avait amené le Gouvernement à signer avec les organisations syndicales un relevé de conclusions parmi lesquelles figurait une évolution statutaire et indiciaire de ce corps, correspondant à son positionnement hiérarchique au sein de l'institution en équivalence à la catégorie A de type technique de la fonction publique. En 2002, la mise en place d'une première tranche de revalorisation amenait l'échelon sommital du corps à indice 821 brut. Suite aux accords conclus le 29 novembre 2001, il résultait qu'une seconde tranche devait élever l'indice à 852 brut en 2003. Jusqu'à présent l'engagement pris par l'Etat avec les organisations syndicales majoritaires, signé en 2001, n'est pas respecté. En conséquence, il lui demande de reconsidérer en urgence la situation des officiers de la police nationale en vue de permettre que soit appliquée l'évolution statutaire et indiciaire prévue, d'apporter une amélioration sensible dans la gestion jugée archaïque des personnels empêchant actuellement un déroulement de carrière conforme aux statuts de la fonction publique, d'apporter une solution équitable aux 4,5 millions d'heures supplémentaires effectuées (estimation de la commission VANNIER) non payées ni récupérées, de permettre une réorganisation des horaires de travail jugés ingérables pénalisant les missions et la vie privée, d'établir la parité avec les officiers de la gendarmerie nationale à grade équivalent.
Réponse publiée le 25 août 2003
Conformément aux engagements qu'il avait pris, le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales a mis un point d'honneur à appliquer les mesures immédiates, précises, concrètes et chiffrées, arrêtées entre son prédécesseur et les organisations syndicales des fonctionnaires de la police nationale dans le relevé de conclusions du 29 novembre 2001, alors même que leur financement n'avait pas été programmé. S'agissant plus spécifiquement du corps des officiers de la police nationale, il convient de rappeler que ce corps est pleinement concerné par l'effort financier sans précédent obtenu par le ministre de l'intérieur dans le cadre de la loi d'orientation et de programmation pour la sécurité intérieure et qui porte aussi bien sur les effectifs de policiers (6 500 emplois seront créées sur la période 2003/2007) que sur le budget (+ 5,7 % en 2003) ou sur les moyens matériels d'exercice de leur activité (40 % des crédits quinquennaux ouverts dès 2003). Cela se traduira notamment par le financement des priorités retenues dans le domaine de la protection des fonctionnaires (gilets pare-balles, tenue NRBC), de la remise à niveau du parc automobile (5 000 véhicules livrés en 2003 contre 2 550 en 2002) et de l'équipement des services (ACROPOL, immobilier), sans préjudice des dispositions de la loi sur la sécurité intérieure du 18 mars 2003 qui donne aux policiers de nouveaux instruments juridiques d'action et renforce leur protection juridique et celle de leur famille. Au plan pécuniaire, le corps des officiers a bénéficié de deux points supplémentaires d'ISSP financés par le budget 2003, et le ministre a également obtenu l'augmentation de près de 20 % du taux de rachat des jours ARTT. En 2003, et conformément aux engagements pris par le ministre de l'intérieur, 62 nouveaux postes de chefs d'unités organiques ont été créés. De plus, en 2003 également, 40 postes de commandants de police ont été transformés en postes de commandants à l'emploi fonctionnel, ce qui porte le nombre de ces postes à responsabilité particulière à 975 (augmentation de près de 5 %). En ce qui concerne l'avancement, 355 capitaines de police et 669 lieutenants ont bénéficié en 2003 d'une promotion au grade supérieur, les 170 lieutenants de police méritants, parmi les plus anciens, ont été promus. Ces mesures prises dans le cadre de l'intérêt du service correspondent aussi à un engagement du ministre de l'intérieur auprès des organisations syndicales représentatives du corps des officiers de police. Enfin, pour prolonger le débat ouvert depuis quelques années sur le positionnement et l'évolution de ce corps, le ministre de l'intérieur a demandé au directeur général de la police nationale de mener une réflexion approfondie sur ce sujet en liaison avec les représentants des organisations syndicales. Cette concertation a débuté conformément au calendrier de travail annoncé par le ministre de l'intérieur dans la lettre qu'il a adressée aux organisations syndicales de fonctionnaires de la police nationale le 5 décembre dernier. Cette concertation se poursuit en particulier autour des thèmes suivants : organisation du concours réservé aux officiers au niveau bac +3 ; réforme des épreuves du concours ; facilitation de la promotion interne ; préparation d'une nomenclature des postes ; programmation des suites statutaires susceptibles d'être obtenues ; mise en cohérence du régime de travail avec celui des cadres. Dans ce cadre et à l'occasion de la cérémonie de fin de scolarité de la 7e promotion des élèves officiers de police, le 24 juin dernier, le ministre a déjà fait connaître ses premières orientations qui vont dans le sens d'un renforcement du rôle et des responsabilités d'encadrement des officiers, dans le commandement opérationnel des services, en précisant que ce corps exerce des responsabilités correspondant dans le reste de la fonction publique à la catégorie A, qu'il doit être recruté au niveau de la licence et que son régime pécuniaire doit être progressivement revu en conséquence. Ces annonces ont d'ailleurs fait l'objet d'un accueil positif. Ainsi, des mesures conséquentes, qui ne peuvent être sérieusement contestées, ont déjà été obtenues en faveur de la police nationale et notamment du corps des officiers de police. Certaines se mettent en oeuvre. D'autres suivront dans l'avenir.
Auteur : M. Jean-Claude Bateux
Type de question : Question écrite
Rubrique : Police
Ministère interrogé : intérieur
Ministère répondant : intérieur
Dates :
Question publiée le 9 juin 2003
Réponse publiée le 25 août 2003