délocalisations
Question de :
M. Jean-Claude Decagny
Nord (23e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Jean-Claude Decagny souhaite attire l'attention de Mme la ministre déléguée à l'industrie sur les difficultés que rencontrent de nombreuses entreprises confrontées au phénomène de la délocalisation et toutes les conséquences désastreuses qui peuvent se produire, notamment par un démantèlement du tissu industriel de nombreuses régions françaises. Des craintes bien légitimes de professionnels de l'industrie sont apparues depuis quelques années et les moyens mis à leur disposition sont bien faibles comparés à l'attraction que représentent ces pays à la faible législation fiscale. Il lui demande donc si elle envisage de proposer des mesures visant à remédier à ce malaise qui inquiète et pénalise les acteurs du vivier industriel et économique de notre pays.
Réponse publiée le 4 août 2003
Le phénomène de délocalisation d'activités et ses conséquences sur le tissu industriel de nombreuses régions françaises doit être relativisé. Selon des observations récentes, la création ab nihilo de sites de production à l'étranger représenterait 6,5 % de l'investissement international et 18,9 % si l'on y ajoute les joint-ventures. Le Gouvernement se préoccupe fortement du maintien des capacités de développement des entreprises françaises et de l'attractivité de nos territoires et a engagé une action volontariste et globale en ce sens. Outre les mesures d'assouplissement des contraintes sociales pesant sur l'emploi intervenues récemment et qui s'accompagnent d'une refonte globale des allégements de charges sociales patronales en vue de réduire le coût du travail le moins qualifié, l'accent est mis sur le développement de la capacité d'innovation des entreprises, sur laquelle repose principalement notre industrie. Ainsi, le plan en faveur de l'innovation vise, notamment par des exonérations de charges sociales et fiscales et de la taxe professionnelle pour les investissements de recherche et développement, à inscrire nos entreprises dans une véritable dynamique d'audace industrielle. Il prévoit, en particulier, deux mesures de nature législative qui seront présentées au Parlement à l'automne et devraient être applicables dès le 1er janvier 2004. La première prévoit que les investisseurs qui apportent aux entreprises les moyens de se développer, d'innover et de mieux se gérer (les « investisseurs providentiels ») bénéficieront du statut juridique nouveau de la société unipersonnelle d'investissement providentiel, qui comportera d'importantes exonérations fiscales et profitera à toutes les entreprises. La seconde permettra aux jeunes PME innovantes de moins de huit ans qui mènent des projets de R & D de bénéficier d'une exonération totale des charges patronales pour les personnels participant aux projets. Parallèlement, ces mêmes entreprises bénéficieront d'une exonération d'impôt sur les sociétés et de taxes locales, plafonnée au seuil communautaire de minimis, c'est-à-dire 100 000 euros par entreprise sur trois ans. De même, de nouvelles réductions d'impôts sont instaurées de façon pérenne en faveur de toutes les entreprises sur leurs investissements en R & D (taxe professionnelle, amortissement dégressif accéléré). Cette mesure, déjà mise en oeuvre cette année, sera pérennisée à partir de 2004.
Auteur : M. Jean-Claude Decagny
Type de question : Question écrite
Rubrique : Entreprises
Ministère interrogé : industrie
Ministère répondant : industrie
Dates :
Question publiée le 9 juin 2003
Réponse publiée le 4 août 2003