euro
Question de :
M. Jacques Brunhes
Hauts-de-Seine (1re circonscription) - Député-e-s Communistes et Républicains
M. Jacques Brunhes attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur les résultats d'une enquête réalisée par l'Union fédérale des consommateurs (UFC) et publiée dans le mensuel Que Choisir le 27 août dernier, selon laquelle le passage à l'euro a provoqué une forte augmentation des prix depuis la fin du moratoire intervenue fin mars. Cette hausse atteint, en trois mois, 2,63 % dans certaines enseignes sur un panier restreint de 53 produits composant le « panier de la ménagère » (aliments pour bébé, articles des rayons petits déjeuners, produits frais, surgelés, épiceries, etc.). La différence notable (deux fois plus) avec les chiffres de l'inflation calculés par l'INSEE sur la même période provient, selon l'UFC, du fait que son enquête ne tient compte que « du chariot hebdomadaire du consommateur, et ne répertorie pas l'habillement, le prix de l'essence, les loisirs, etc. ». Ce choix se justifie d'autant plus que pour les consommateurs à revenus modestes, les produits sélectionnés constituent l'essentiel de leurs dépenses et leur enchérissement reflète la réalité de la flambée des prix. Au demeurant de très nombreuses familles constatent la baisse de leur niveau de vie et font face aux difficultés croissantes liées à l'inflation. Or, celles-ci risquent de s'accroître ; en effet, selon certaines estimations les prix vont continuer à augmenter à l'automne et la hausse pourrait atteindre 10 % en deux ans, entre novembre 2000 et novembre 2002 contre 4 % entre novembre 2000 et mars 2002. Ces prévisions s'avèrent d'autant plus inquiétantes que le Gouvernement s'est refusé à accorder le moindre coup de pouce au SMIC en juillet dernier. C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir indiquer les mesures qu'il compte prendre pour enrayer la baisse du pouvoir d'achat, notamment des ménages modestes.
Réponse publiée le 16 décembre 2002
Les termes de la question concernent une étude réalisée par une association de consommateurs, PUFC, portant sur l'évolution des prix d'un ensemble de 53 produits de marques nationales dans les supermarchés et les hypermarchés. L'étude a été publiée dans le numéro de septembre 2002 de la revue Que Choisir. Dans cette étude, on peut lire : « notre caddie de référence s'élève maintenant (juin 2002) à 136,67 euros contre 135,35 euros à la fin mars ». Ces deux montants conduisent à une augmentation de 1 % environ (augmentation non indiquée dans l'étude). Les produits de l'étude considérée appartiennent aux catégories des produits alimentaires (hors produits frais), des produits pour soins personnels et des articles de ménage non durables. Ces catégories représentent 18 % de la consommation des ménages. Entre le mois de mars et juin 2002, l'indice des prix à la consommation mesuré par l'INSEE s'établit à 0,5 % pour les produits alimentaires (hors produits frais), à 0,6 % pour les produits pour soins personnels et à 0,5 % pour les articles de ménage non durables. La différence entre l'évolution des prix mesurée par l'indice de prix à la consommation et l'évolution du prix du « caddie » de l'étude de PUFC est donc de l'ordre de 0,5 %. Elle est réelle mais mesurée. De plus, l'étude de l'UFC ne porte que sur des grandes marques nationales et non sur les marques locales ou les marques de distributeurs ; par ailleurs l'étude a négligé les commerces de proximité et les maxi-discomptes. S'agissant du niveau général des prix, l'indice de l'INSEE prend en compte la consommation globale des ménages. Il repose sur un échantillon de 27 000 points de vente et sur près de 1 000 variétés de produits et services. Au total, l'INSEE suit mensuellement près de 160 000 séries de prix. L'impression de différence avec l'indice des prix à la consommation vient surtout de la présentation de l'étude dans la revue Que Choisir. Cette présentation met en exergue quelques hausses relativement fortes portant sur certains produits et non la moyenne. Les résultats observés par l'Insee reflètent donc plus fidèlement la réalité des prix pour le consommateur. Par ailleurs, la question évoque certaines estimations selon lesquelles « la hausse pourrait atteindre 10 % en deux ans, entre novembre 2000 et novembre 2002 ». Ces estimations sont irréalistes. Entre novembre 2000 et août 2002 (dernier mois disponible), l'indice des prix à la consommation a augmenté de 3 %. L'indice des prix des catégories de produits retenues dans l'étude de l'UFC a augmenté de 6,5 %.
Auteur : M. Jacques Brunhes
Type de question : Question écrite
Rubrique : Moyens de paiement
Ministère interrogé : économie
Ministère répondant : économie
Dates :
Question publiée le 9 septembre 2002
Réponse publiée le 16 décembre 2002