Réponse publiée le 10 février 2004

En janvier 2001, une étude américaine mettant en parallèle l'utilisation de teintures capillaires et le risque de cancer de la vessie a fait l'objet d'un article. De nombreuses autres études ont été publiées sur le sujet. Celles-ci montrent que si ce risque peut apparaître légèrement augmenté chez les professionnels de la coiffure (sous réserve d'exclure un biais dû à la consommation de tabac), il n'y a pas d'arguments sérieux pour conclure à une augmentation du risque chez le consommateur courant. Cependant, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS), qui a compétence pour les produits cosmétiques, a proposé le rattachement d'une étude sur les teintures capillaires à une étude de cohorte prospective européenne en cours (EPIC) sur alimentation et cancer, débutée dans les années 90, afin d'éclaircir la corrélation possible entre la survenue du cancer de la vessie et l'utilisation de teintures. Le questionnaire relatif à l'application des teintures ne devra pas négliger le facteur confondant tabac. Suite à la publication de l'étude américaine, le comité scientifique des produits cosmétiques (SCCNFP), placé auprès de la Commission européenne, a recommandé une évaluation des risques de l'ensemble des substances employées dans les teintures capillaires et proposé une stratégie d'évaluation. La Commission a demandé à l'industrie de fournir les données complémentaires suivant la stratégie proposée par le SCCNFP pour l'ensemble des substances utilisées. La Commission souhaite interdire rapidement toutes les substances pour lesquelles aucun dossier d'évaluation n'aura été soumis. Elle s'est engagée à ce que les dossiers soumis soient évalués immédiatement par le SCCNFP. Les avis rendus par celui-ci permettront, si nécessaire, d'interdire ou de soumettre à des restrictions d'utilisation les substances en question. L'AFSSAPS participe à l'évaluation de ces teintures depuis septembre 2000 en concertation avec l'industrie. A ce jour, aucune décision de police sanitaire n'a été prise, en application des articles L. 5312-1 à L. 5312-3 du code de la santé publique, par le directeur général de l'AFSSAPS qui s'appuie sur les différents avis de la commission de cosmétologie qui ne mettent pas en évidence de danger immédiat mais la nécessité d'études complémentaires.