titre de reconnaissance de la Nation
Question de :
M. Jean Delobel
Nord (15e circonscription) - Socialiste
M. Jean Delobel appelle l'attention de M. le secrétaire d'Etat aux anciens combattants sur l'injustice dont sont victimes les anciens réfractaires au STO. En effet, depuis de nombreuses années, les anciens réfractaires au service du travail obligatoire demandent l'attribution du titre de reconnaissance de la Nation. Ce titre, qui leur reconnaîtrait les services rendus à la France en refusant de participer à l'effort de guerre ennemi de 1939-1945, est soutenu par de nombreux parlementaires et notamment par plusieurs associations du monde combattant. Il lui demande donc quelles dispositions il entend prendre pour répondre à cette revendication et honorer ainsi le sens patriotique de ces hommes.
Réponse publiée le 25 novembre 2002
Le secrétaire d'Etat aux anciens combattants tient à préciser que le titre de reconnaissance de la Nation (TRN) a été initialement créé par l'article 77 de la loi n° 67-1114 du 21 décembre 1967, pour les militaires de tous grades et de toutes armes ayant pris part aux opérations d'Afrique du Nord, à une époque où ces opérations n'ouvraient pas droit à la carte du combattant. Ce texte a été rendu applicable par la loi n° 74-1044 du 9 décembre 1974 aux membres des forces supplétives françaises ayant participé auxdites opérations et de nationalité française ou domiciliés en France à la date de leur demande. Le bénéfice de ces dispositions a ensuite été étendu par la loi n° 93-7 du 4 janvier 1993 aux militaires des forces armées françaises et aux personnes civiles de nationalité française ayant pris part à des actions de feu ou de combat dans certaines conditions. L'attribution du TRN étant toujours liée à la notion de participation à des opérations comportant un risque d'ordre militaire, les réfractaires ne remplissent pas ces conditions. En conséquence, ce voeu ne peut être satisfait. En revanche, les personnes titulaires des titres de déporté ou d'interné résistant ou de combattant volontaire de la Résistance, ainsi que celles qui ont effectué au moins 90 jours de services homologués au sein des forces ou organisations de la Résistance, peuvent bénéficier du TRN. En tout état de cause, les mérites et le courage de ces jeunes Français qui se sont soustraits à la réquisition au STO ont été reconnus par la nation. Ainsi, la loi du 22 août 1950 a-t-elle prévu la réparation des préjudices physiques subis pendant la période de réfractariat, par référence à la législation sur les victimes civiles de guerre. Par ailleurs, cette période est prise en compte pour sa durée dans le calcul des retraites tant dans le secteur public que privé. Enfin, les réfractaires ont droit au port de la médaille commémorative de la guerre 1939-1945 et peuvent prétendre, à leur décès, au privilège de recouvrir leur cercueil d'un drap tricolore.
Auteur : M. Jean Delobel
Type de question : Question écrite
Rubrique : Anciens combattants et victimes de guerre
Ministère interrogé : anciens combattants
Ministère répondant : anciens combattants
Dates :
Question publiée le 16 septembre 2002
Réponse publiée le 25 novembre 2002