professionnels du spectacle
Question de :
M. Bernard Roman
Nord (1re circonscription) - Socialiste
M. Bernard Roman attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur les profondes préoccupations exprimées par les professionnels du spectacle vivant. Ce secteur, depuis la signature en juin dernier du protocole de réforme de l'assurance chômage des artistes et techniciens intermittents et son agrément par le ministère des affaires sociales le 6 août, traverse une crise grave. Les professionnels concernés craignent que la modification des modes de calcul et des conditions d'accès à l'indemnisation prévue par ce protocole ne conduise à une fragilisation de l'ensemble du secteur de la création, à une aggravation des inégalités d'indemnisation entre ceux qui travaillent régulièrement et ceux dont l'activité est plus discontinue, et à l'exclusion du régime d'indemnisation de nombreux artistes et techniciens. Dans le souci de dégager une solution qui prenne en compte la situation du secteur de la création artistique et qui s'inscrive dans une politique publique ambitieuse pour l'art et la culture, les professionnels du spectacle proposent une renégociation de leur régime spécifique d'assurance chômage. Une procédure ainsi fondée sur le dialogue étant de nature à contribuer à l'apaisement des tensions actuellement observées, il lui demande si le Gouvernement envisage de donner suite à cette demande de réflexion commune en vue d'une renégociation d'un accord qui manifestement n'est pas satisfaisant pour les artistes et techniciens intermittents.
Réponse publiée le 22 décembre 2003
Le régime d'assurance-chômage est déterminé par des accords négociés et conclus par les organisations patronales et syndicales représentatives sur le plan national et interprofessionnel. Le dispositif d'indemnisation des artistes et des techniciens du cinéma, de l'audiovisuel et du spectacle vivant, engagés sous contrat de travail à durée déterminée, qui s'attache à prendre en compte le caractère discontinu de l'activité salariée de ces secteurs ainsi que la multiplicité des employeurs n'échappe pas à cette règle fondamentale de la négociation collective. L'article 15 du protocole d'accord du 20 décembre 2002 sur le retour à l'équilibre du régime d'assurance-chômage engageait les partenaires sociaux à négocier les annexes VIII et X au règlement d'assurance-chômage au cours du premier semestre 2003. Conformément aux dispositions de l'article L. 352-2 du code du travail, l'accord du 26 juin 2003 a été signé par des organisations syndicales les plus représentatives d'employeurs et de travailleurs au sens de l'article L. 133-2 du code susvisé. Un nouvel accord, reprenant les termes du précédent, a été signé le 19 novembre pour pallier des irrégularités formelles. La solidarité interprofessionnelle constituant le fondement du fonctionnement de l'UNEDIC, seules les confédérations sont habilitées à signer les accords relatifs aux allocations d'assurance-chômage. Les incompréhensions et les inquiétudes suscitées par cet accord au sein de la communauté artistique ont été entendues par le ministre de la culture et de la communication. A l'issue d'une semaine de discussions et de concertations intenses avec l'ensemble des syndicats de branche et des confédérations, les partenaires sociaux signataires ont accepté la demande du ministre de la culture et de la communication d'ouvrir une nouvelle négociation. Répondant de façon positive, un avenant signé le 8 juillet dernier a pris en compte les modifications demandées sur plusieurs points importants dans un sens favorable aux salariés. Les dispositions des anciennes annexes ont été maintenues jusqu'au 31 décembre 2003. L'application de la réforme se fera de manière progressive : en 2004, les 507 heures devront être réalisées au cours des onze derniers mois précédant la fin du contrat de travail. En 2005 cette période sera réduite à dix mois pour les techniciens de l'annexe VIII qui couvrira l'ensemble des ouvriers et techniciens du cinéma, de l'audiovisuel et du spectacle vivant et à dix mois et demi pour les artistes ressortissant de l'annexe X. Ces derniers gardent la possibilité de déclarer leurs activités en heures ou en cachets. Les heures d'enseignements dispensées par les intéressés sont prises en compte pour l'affiliation dans la limite de cinquante-cinq heures. Enfin, la limite hebdomadaire du nombre de cachets a été supprimée. La mise en place d'un débat national sur les politiques publiques en faveur du spectacle vivant a été confiée à M. Bernard Latarjet. Ce débat devrait aboutir d'une part à la mise en oeuvre d'un plan en faveur de l'emploi et de l'activité dans le secteur du spectacle vivant et d'autre part à la rédaction d'une loi d'orientation sur le spectacle vivant.
Auteur : M. Bernard Roman
Type de question : Question écrite
Rubrique : Chômage : indemnisation
Ministère interrogé : culture et communication
Ministère répondant : culture et communication
Dates :
Question publiée le 3 novembre 2003
Réponse publiée le 22 décembre 2003