Question écrite n° 30685 :
frais pharmaceutiques

12e Législature

Question de : M. François Brottes
Isère (5e circonscription) - Socialiste

M. François Brottes interroge M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur la diminution du taux de remboursement des médicaments homéopathiques. Cette mesure, qui fait partie du plan gouvernemental visant à contenir le déficit de l'assurance maladie, interroge sur la portée économique et les effets réels d'une diminution dont les caisses d'assurance maladie attendent une économie de 0,07 %. Les médicaments homéopathiques représentent en France 7 % du volume des ventes de médicaments, 2,3 % du prix des médicaments vendus et 0,8 % des remboursements de pharmacie par les caisses d'assurance maladie. Cette mesure risque en outre de provoquer un transfert de prescriptions homéopathiques vers des prescriptions allopathiques 4 à 5 fois plus chères et mieux remboursées, ce qui sera à l'évidence préjudiciable aux comptes de l'assurance maladie. Au regard de cette argumentation, il lui demande de justifier cette décision et d'indiquer ses propositions pour conserver à l'homéopathie une place de choix dans les spécialités pharmaceutiques.

Réponse publiée le 3 février 2004

Dans un souci de bonne maîtrise des dépenses sociales, l'objectif du Gouvernement est, avec la plus grande économie de moyens possible, d'assurer à tous les Français l'accès aux innovations thérapeutiques indispensables et souvent coûteuses. Dans ce but, la sécurité sociale doit mieux dépenser son argent en s'assurant qu'elle admet au remboursement des médicaments, et qu'elle fixe leur prix, en fonction de la preuve scientifique de leur efficacité. Depuis 1977, la loi prévoit deux niveaux de remboursement des médicaments, 65 % pour les plus efficaces soignant les maladies graves et 35 % pour les autres. En ce qui concerne l'ensemble des médicaments allopathiques existants, de nombreux efforts ont été entrepris pour respecter ce principe. Une réévaluation de l'ensemble des spécialités remboursables a été entamée en 1999. Elle a abouti à un reclassement de certains médicaments mis en oeuvre par trois décisions en septembre et décembre 2001 puis en avril 2003. Elle a conduit aussi à identifier un certain nombre de médicaments dont le service médical rendu est aujourd'hui insuffisant pour justifier le remboursement. La qualité de l'évaluation scientifique sera en outre renforcée. C'est tout l'objet de la réforme de la commission de la transparence en cours. Force est de constater que le même effort d'évaluation des performances des médicaments homéopathiques n'a pas eu lieu. Les médicaments homéopathiques sont tous pris en charge au taux réservé aux pathologies les plus graves et aux médicaments les plus efficaces, 65 %. Ils ne font pas l'objet des mêmes tests. En effet, les médicaments allopathiques comportent des indications et sont testés sur cette base tandis que les médicaments homéopathiques ont une approche plus globale qui vise à soigner les personnes comme un tout. La réduction du taux de prise en charge vise donc à rétablir une situation jusqu'ici anormale qui conduisait à prendre mieux en charge des médicaments non évalués que certains médicaments dont l'efficacité est prouvée. Au regard d'une pratique thérapeutique à laquelle de nombreuses personnes, malades ou prescripteurs, sont attachées, il a été décidé de maintenir ces spécialités au remboursement au taux de droit commun, ce qui permet également le maintien de la prise en charge du ticket modérateur par les organismes complémentaires.

Données clés

Auteur : M. François Brottes

Type de question : Question écrite

Rubrique : Assurance maladie maternité : prestations

Ministère interrogé : santé

Ministère répondant : santé

Dates :
Question publiée le 22 décembre 2003
Réponse publiée le 3 février 2004

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