Question écrite n° 34207 :
prêts

12e Législature

Question de : M. Joël Giraud
Hautes-Alpes (2e circonscription) - Socialiste

M. Joël Giraud souhaite attirer l'attention de Mme la secrétaire d'État aux personnes handicapées sur certaines pratiques discriminatoires à l'égard de personnes handicapées ou gravement malades. En effet, plusieurs associations défendant les intérêts de ces personnes reprochent à certains assureurs ou banquiers d'avoir des pratiques discriminatoires lors de l'instruction de demandes de polices d'assurance ou de crédit émanant de personnes handicapées ou gravement malades. En effet, les questionnaires médicaux, très poussés, demandent aux candidats d'expliquer de manière détaillée leur maladie, leurs séquelles, les effets secondaires de leurs traitements, les causes, dates et circonstances du décès de leurs parents, de leurs enfants... Des examens lourds et contraignants sont demandés à leurs frais si bien que le crédit leur est le plus souvent interdit ou est rendu inabordable par ces pratiques. De plus, le secret médical lié à la nature de ces informations, au caractère confidentiel, est le plus souvent bafoué : des employés sans qualification médicale ont accès à ces données. Cette situation est des plus inacceptables. Aussi, il lui demande quelles mesures le Gouvernement compte prendre afin de faire appliquer et de généraliser les dispositions de la convention Belorgey qui tend à instaurer des règles de bonne pratique chez les assureurs. - Question transmise à M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées.

Réponse publiée le 30 mars 2004

La convention du 19 septembre 2001 visant à améliorer l'accès à l'assurance des personnes présentant un risque de santé aggravé prévoit des conditions d'accès plus favorables à l'assurance emprunteur, en particulier dans le domaine des prêts à la consommation affectés, ainsi que pour l'assurance des prêts au logement et des prêts professionnels. Elle prévoit également des garanties de confidentialité concernant les données personnelles de santé qui font l'objet d'un code de bonne conduite à respecter par les sociétés d'assurance. Elle prévoit enfin une commission de suivi et de propositions, composée des partenaires signataires et chargée de veiller au suivi de la mise en oeuvre du dispositif et de proposer toute mesure susceptible d'améliorer la convention. Depuis sa mise en place, la commission s'est appliquée à résoudre les difficultés identifiées par les associations. En particulier, la commission a confirmé les termes de la convention, s'agissant des différentes phases d'examen des dossiers et l'enchaînement de ces phases. Elle a proposé des modalités pour assurer l'information des candidats à l'emprunt sur le cheminement de leur dossier et, éventuellement, le motif de refus ou le montant de la surprime. La commission s'est également intéressée à l'extension de la convention aux prêts personnels que les établissements financiers proposent en alternative aux prêts à la consommation affectés. Ces préoccupations ont été aussi motivées par les cas dont la section de médiation de la commission a été saisie. En effet, la section a constaté des problèmes liés au défaut d'information sur l'application du dispositif, aux dysfonctionnements du dispositif, au taux de surprime et l'existence de contrats ne pouvant relever de la convention en raison de conditions de prêts proches mais non identiques à celles couvertes par la convention. Elle a reçu également de nombreuses demandes de renseignements. Le premier rapport de la commission qui fera le bilan des travaux de sa section de médiation et de sa section scientifique doit être remis par le président Belorgey au premier trimestre de l'année 2004. Durant cette année, la commission de suivi et propositions, en particulier dans le cadre des travaux de sa section scientifique, aura à répondre aux mesures du plan gouvernemental sur le cancer visant à améliorer l'accès des patients atteints de cette pathologie aux dispositions issues de la convention. D'ores et déjà, les organismes représentatifs du secteur bancaire ont décidé, en lien étroit avec la mission interministérielle de lutte contre le cancer, de mettre en place au premier trimestre 2004 un dispositif complet d'information grand public sur les facilités offertes aux patients pour accéder aux prêts bancaires, dans le cadre de l'application de la convention du 19 septembre 2001. Une brochure grand public est en préparation pour une large diffusion. Cette information sera complétée par une nouvelle sensibilisation des organismes bancaires et par la conception d'affiches, destinées aux services sociaux, aux hôpitaux et aux agences bancaires. Le portail d'information grand public des banques, qui sera ouvert en février 2004, contribuera également à cette campagne d'information. Enfin, la commission de suivi aura à faire porter ses travaux sur des thèmes de travail qui lui ont été fixés par la convention, tels que les conditions d'une possible adaptation des risques incapacité et invalidité et la confidentialité des données de santé.

Données clés

Auteur : M. Joël Giraud

Type de question : Question écrite

Rubrique : Assurances

Ministère interrogé : personnes handicapées

Ministère répondant : santé

Dates :
Question publiée le 24 février 2004
Réponse publiée le 30 mars 2004

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