Afrique francophone
Question de :
M. François Cornut-Gentille
Haute-Marne (2e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. François Cornut-Gentille attire l'attention de Mme la ministre de la défense sur la présence militaire française en Afrique francophone. Dans le cadre d'accords de coopération militaire, la France entretient des relations étroites avec de nombreux pays de l'Afrique francophone. Ces relations participent à garantir l'influence politique et économique de la France dans cette région du monde. Or, à l'occasion de la crise intérieure traversée par la Côte-d'Ivoire, des unités militaires américaines sont intervenues sur place, malgré la présence d'un important contingent français et l'annonce d'un déploiement de force par la Communauté économique des états d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Cette présence américaine peut être interprétée comme un nouveau recul de l'influence française en Afrique francophone. Compte tenu des enjeux diplomatiques et politiques, il lui demande de préciser le contexte dans lequel s'est inscrite l'intervention américaine en Côte-d'Ivoire aux côtés des forces françaises et les mesures envisagées pour conforter la coopération militaire franco-africaine et donc, l'influence française.
Réponse publiée le 20 janvier 2003
Quelques jours après la tentative de coup d'Etat du 19 septembre dernier, les Etats-Unis ont engagé près de 200 soldats en Côté d'Ivoire et au Ghana afin d'évacuer les ressortissants américains de Bouaké, mais ceux-ci ont finalement été évacués par les forces françaises. Ce détachement, en particulier grâce à ses aéronefs, a constitué un appoint intéressant pour le dispositif opérationnel français. Il a été engagé en étroite coopération et sous commandement français dans plusieurs opérations d'évacuation ponctuelles. Ces soldats ont aujourd'hui regagné leurs bases en Europe. La coordination des forces armées américaines et françaises sur le sol ivoirien s'est déroulée dans d'excellentes conditions et dans un esprit de partenariat. La majeure partie des ressortissants américains a été évacuée par les Français, tandis que quelques Français l'ont été par les Américains. L'intervention de nos forces armées auprès des enfants américains de l'école de Bouaké fut unanimement saluée par la population et les autorités américaines. Sur le plan politique, la position américaine sur la crise en Côte d'Ivoire est très proche de celle de la France. Elle consiste à soutenir l'autorité légitime tout en incitant le président Gbagbo à sortir de cette crise par le dialogue et la réconciliation. Le secrétaire d'Etat adjoint chargé des affaires africaines, Walter Kansteiner, qui a rencontré M. Gbagbo début octobre à Abidjan, a déclaré que les Etats-Unis l'avaient encouragé à rechercher une solution pacifique avec l'aide de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest. La recherche de coordination avec nos partenaires européens, mais aussi américains, va de pair avec les efforts engagés par la France pour contribuer étroitement à la résolution de conflits en appuyant les initiatives venant des pays africains eux-mêmes tout en rationalisant le contenu de sa coopération. Elle ne correspond en aucun cas à une perte d'intérêt ou d'influence de la France en Afrique francophone, au contraire. Les efforts sont illustrés par la mise en oeuvre du programme RECAMP (renforcement des capacités africaines de maintien de la paix), qui vise à aider les pays africains qui le souhaitent à acquérir et à renforcer leur capacité de maintien de la paix dans un cadre sous-régional.
Auteur : M. François Cornut-Gentille
Type de question : Question écrite
Rubrique : Politique extérieure
Ministère interrogé : défense
Ministère répondant : défense
Dates :
Question publiée le 7 octobre 2002
Réponse publiée le 20 janvier 2003