Internet
Question de :
M. François Vannson
Vosges (3e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. François Vannson appelle l'attention de M. le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales sur les conséquences d'une décision du conseil d'administration de l'AFNIC par laquelle il est désormais possible à tout un chacun de déposer les noms de domaine des communes en fr. Cette décision impose aux communes qui souhaitent se protéger de déposer leur nom de domaine, ce qui induit un coût non négligeable qui devra être reconduit d'année en année. Le coût sera d'autant plus important que pour une protection optimale, une commune sera obligée de déposer plusieurs formulations. De telles dépenses ne participent pas d'une bonne gestion des deniers publics et il serait opportun que des dispositions soient prises afin que ces noms de domaine soient protégés au même titre que sont protégés les noms de domaine du Parlement ou des ministères. Il lui demande donc de bien vouloir lui indiquer quelles mesures il envisage de prendre afin de protéger les communes des malveillances dont elles pourraient être les victimes. - Question transmise à M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
Réponse publiée le 15 février 2005
Depuis mai 2004, l'AFNIC a assoupli ses règles pour l'enregistrement d'un nom dans le domaine internet « .fr ». Le nom enregistré est choisi librement par le demandeur, qui doit s'assurer que le terme qu'il souhaite utiliser à titre de nom de domaine ne porte pas atteinte aux droits des tiers, l'AFNIC n'exerçant plus de contrôle à ce niveau. La protection a priori dont bénéficiaient les noms des collectivités territoriale a ainsi été supprimée en mai 2004, l'AFNIC ayant informé chaque collectivité territoriales par lettre en décembre 2003. Des procédures de règlement alternatif des litiges ont été mises en place, auprès du centre de médiation et d'arbitrage de Paris (créé par la CCI Paris) et auprès du centre de médiation et d'arbitrage de l'OMPI, pour lutter contre les enregistrements abusifs, des recours judiciaires étant également possibles. Malgré ces dispositions, les collectivités territoriales ont fait part de leur inquiétude face au risque réel d'utilisation par des tiers de leur nom. Cette situation a conduit des parlementaires à alerter le Gouvernement sur les conséquences des nouvelles modalités de gestion du domaine internet « .fr », et à déposer une proposition de loi relative à la protection des noms des collectivités territoriales sur internet, qui a été examinée en première lecture au Sénat le 22 juin 2004. Le Gouvernement partage ce souci de renforcer la protection des noms de collectivités territoriales sur internet. Le 19 juin 2004, sans remettre en cause l'assouplissement des règles d'enregistrement de nom de domaines dans le « .fr » qui pourra contribuer au développement de l'usage de l'internet en France, le ministre délégué à l'industrie a demandé par lettre à l'AFNIC de remettre en vigueur la protection dont bénéficiaient les collectivités locales dans le domaine internet « .fr ». Cette protection a effectivement été rétablie par l'AFNIC en juillet 2004 concernant les noms de domaine de type mairie-xxx.fr, cg-xxx.fr, etc., et en novembre 2004 pour les enregistrements directs des noms de collectivités territoriales de type www.paris.fr, en se référant au code géographique officiel publié notamment par l'INSEE. La protection des noms des collectivités territoriales existant avant mai 2004 a ainsi été intégralement rétablie dans la charte de l'AFNIC. Par ailleurs, la loi 2004-669 du 9 juillet 2004 relative aux communications électroniques et aux services de communication audiovisuelle a introduit dans le code des postes et communications électroniques un article L. 45 nouveau portant sur l'attribution et la gestion des noms de domaines internet. Un décret en Conseil d'État, comportant des dispositions spécifiques pour la protection des noms des collectivités territoriales et des services publics nationaux est en cours de préparation. Cela permettra de donner une assise juridique plus solide pour la protection des noms des collectivités dans le domaine internet « .fr » que la seule charte de l'AFNIC. Enfin, il convient de ne pas surestimer le coût annuel d'enregistrement d'un nom de domaine. La redevance annuelle de l'AFNIC a été réduite à 9 euros en 2005 contre 14 euros en 2004, grâce à la croissance du domaine internet « .fr » permise par l'assouplissement de ses règles de gestion.
Auteur : M. François Vannson
Type de question : Question écrite
Rubrique : Télécommunications
Ministère interrogé : intérieur
Ministère répondant : économie
Dates :
Question publiée le 15 juin 2004
Réponse publiée le 15 février 2005