Réponse publiée le 21 octobre 2002

Le principe de réalisation d'un contournement sud-ouest évoqué par l'honorable parlementaire, alternatif d'un grand contournement est de l'agglomération de Metz, appelle, dans une première approche, les observations suivantes. Tout d'abord, en termes de délestage de l'autoroute A 31 dans la traversée de Metz, le rallongement significatif de parcours qui résulterait d'un contournement sud-ouest, ainsi que les caractéristiques de la voie associées à un relief difficile présentent un caractère dissuasif pour le trafic nord-sud. Concernant le trafic est-ouest, celui-ci continuerait à emprunter l'autoroute A 4 dans les mêmes conditions qu'aujourd'hui. Enfin, pour les mouvements de rocade relativement faibles, seuls les flux peu importants venant du sud de l'agglomération en direction de l'A 4 vers l'ouest seraient intéressés par le contournement sud-ouest. Néanmoins, ces trafics disposent aujourd'hui d'un itinéraire en voie rapide empruntant la rocade sud et l'A 4, même si celui-ci est effectivement plus long. Par ailleurs, concernant les difficultés de circulation dans Moulins-lès-Metz, selon les prévisions des études de déplacements réalisées dans le cadre du dossier de voirie d'agglomération, la majorité des trafics concernés sont, soit d'origine locale, soit en provenance de la route nationale 43 (vallée de Montvaux). Ces trafics n'emprunteraient pas, pour l'essentiel, le contournement sud-ouest trop éloigné, qui ne paraît donc pas de nature à permettre l'allégement sensible espéré du trafic traversant Moulins-lès-Metz. L'honorable parlementaire évoque également l'intérêt d'un tel raccourci avantageux pour les itinéraires entre Nancy et le sud lorrain vers l'A 4 et Paris. Il convient toutefois de noter que l'itinéraire Nancy-Paris via la RN 4 présente une fréquentation supérieure à l'itinéraire empruntant les autoroutes A 31 et A 4 en raison de la différence de parcours importante (100 kilomètres en moins) et du coût de péage non négligeable. Cette fréquentation sera encore favorisée par la poursuite de l'aménagement de la RN 4 (mise à deux fois deux voies, déviations récentes de Saint-Dizier et de Vitry-le-François...). A terme, la question d'un itinéraire Nancy-Paris via l'A 31 ne se posera plus que pour des trafics très faibles. Parallèlement à ces aspects fonctionnels, le projet d'un grand contournement sud-ouest soulève des problèmes techniques et environnementaux qui peuvent se révéler importants. En effet, le franchissement de la vallée de la Moselle (RN 57, Moselle, voies ferrées et route départementale 6) présenterait des difficultés spécifiques en termes d'ouvrage d'art et de tracé. Le relief des côtes de Moselle et les problèmes de dénivelé conduiraient, très probablement, à la construction d'un tunnel. Par ailleurs, des problèmes géotechniques ne seraient pas à exclure, l'instabilité des terrains touchant déjà certaines communes du piémont des côtes de Moselle. Au plan environnemental, le contournement sud-ouest traverserait en partie un secteur sensible, situé dans le périmètre du parc naturel régional de Lorraine, auquel il risquerait de porter atteinte sensiblement et qui, sous réserve même de leur faisabilité, nécessiterait, quoiqu'il en soit, des mesures importantes d'insertion environnementale. Au plan financier, au regard de ces difficultés, et selon une approche très sommaire, le coût du contournement sud-ouest serait probablement très sensiblement plus cher que le contournement à l'est. Au stade actuel des études et des réflexions sur les modalités pour résoudre les problèmes de saturation de l'autoroute A 31 dans le sillon mosellan, l'ensemble de ces premiers éléments relatifs au principe d'un contournement sud-ouest ne paraît pas de nature à permettre aujourd'hui un abandon des solutions de contournement est de Metz.