calcul des pensions
Question de :
M. Francis Hillmeyer
Haut-Rhin (6e circonscription) - Union pour la Démocratie Française
M. Francis Hillmeyer attire l'attention de M. le ministre de la santé et de la protection sociale sur le problème vécu douloureusement par les personnes devenues invalides s'agissant de leur pension. En effet, tant que cette personne, actif et salarié, devenu invalide n'atteint pas l'âge de soixante ans, le montant de sa pension est calculé par rapport à ses 10 meilleures années de cotisation. Mais dès qu'il atteint soixante ans, sa pension diminue brutalement par suite du re-calcul sur la moyenne de ses 21 meilleures années, 21 qui deviendront 22 en 2005 et 25 en 2008. Ne faut-il pas mettre fin à cet aspect des choses, à cette véritable organisation de la pauvreté des plus pauvres, et l'idée de la solidarité nationale n'est-elle pas choquée. Il lui demande si, lorsque la pension d'invalidité est transformée en pension de vieillesse à soixante ans, elle ne devrait pas rester à son niveau antérieur.
Réponse publiée le 28 février 2006
Les conditions dans lesquelles les assurés titulaires d'une pension d'invalidité du régime général liquident leurs droits à pension de retraite sont plus favorables que les conditions de droit commun. Ces règles visent à éviter que les intéressés ne soient pénalisés du fait de leur invalidité. Plusieurs mesures ont ainsi été prises pour tenir compte du caractère souvent incomplet de la carrière professionnelle des intéressés : tout d'abord, la loi leur garantit le bénéfice d'une pension au taux plein (50 %, ce taux étant appliqué à un salaire annuel moyen calculé sur un nombre d'années qui augmente progressivement pour atteindre vingt-cinq années en 2008). Il est ainsi dérogé, de manière favorable, au droit commun, en vertu duquel on ne bénéficie du taux plein qu'à soixante-cinq ans, ou lorsqu'on a validé une carrière complète (160 trimestres aujourd'hui). Le bénéfice du taux plein permet en outre aux intéressés de voir leur pension portée au niveau du minimum contributif. De plus, la loi prévoit que les périodes de perception des pensions d'invalidité donnent lieu à la validation gratuite de trimestres qui sont assimilés à des périodes d'assurance pour le calcul de la pension de vieillesse, par dérogation au principe dit de « contributivité » qui est fondamental dans les régimes de retraite, et qui signifie qu'on acquiert des droits en contrepartie du versement de cotisations (celles-ci étant prélevées sur les seuls revenus du travail, comme les salaires, pas sur les revenus de remplacement comme les pensions d'invalidité). Cette validation gratuite représente un effort de solidarité du régime en faveur des personnes qui ne peuvent pas travailler. Enfin, les personnes invalides peuvent bénéficier, le cas échéant, du minimum vieillesse dès l'âge de soixante ans, alors que l'âge d'accès de droit commun à ce dispositif est fixé à soixante-cinq ans. Aussi n'est-il pas envisagé d'instituer un fonds aux fins d'assurer un montant minimum de pension de retraite égal, dans tous les cas, au montant des ressources perçues pendant la période antérieure (pension d'invalidité et avantages accessoires).
Auteur : M. Francis Hillmeyer
Type de question : Question écrite
Rubrique : Retraites : généralités
Ministère interrogé : santé
Ministère répondant : santé et solidarités
Dates :
Question publiée le 3 août 2004
Réponse publiée le 28 février 2006