qualité
Question de :
M. Michel Liebgott
Moselle (10e circonscription) - Socialiste
M. Michel Liebgott interroge M. le ministre délégué à l'industrie sur l'environnement et l'arrêt des exploitations minières. Dans le cadre du projet IMEAU, une étude est menée par le BRGM, devant évaluer l'impact de l'arrêt du pompage de l'eau d'exhaure des mines de fer sur la qualité de ces eaux. Un site pilote a du reste été conçu sous la commune de Tressange, devant permettre la collecte des données représentatives des réactions hydrogéochimiques et des processus d'échange eau roche, modèle couplé hydrodynamique et hydrocharidacée pour simuler le débordement des eaux. Ces résultats sont très importants dans le bassin ferrifère nord-lorrain (où se trouve la commune de Tressange) car la population est très inquiète des conséquences de l'arrêt de l'exhaure décidé pour la fin 2005. Il lui demande donc s'il ne croit pas prématuré et dangereux de rendre irréversible l'ennoyage du bassin ferrifère nord-lorrain par arrêt de l'exhaure fin 2005, alors que les questions soulevées par cette étude sont fondamentales pour tout le pays thionvillois (300 000 habitants) qui y puise tout ou partie de son eau potable.
Réponse publiée le 5 décembre 2006
Les mécanismes de la sulfatation des eaux souterraines dans le bassin ferrifère lorrain, consécutive à l'ennoyage, sont maintenant bien connus et corroborés par les mesures faites sur le site expérimental de Tressange. Une autre étude réalisée en juin 2000 par le BRGM a montré qu'il est possible de construire un simulateur du comportement hydrogéologique de chaque réservoir minier. Les conclusions et les résultats issus de la simulation du réservoir sud, qui est le mieux connu, ont été transposés aux réservoirs centre et nord. En particulier, cette étude a permis de réduire fortement l'incertitude sur la prévision de la date à laquelle l'eau du réservoir nord retrouverait une qualité acceptable à l'exutoire. Selon ce modèle, la concentration à 500 mg/l de sulfate serait atteinte au bout de trois ans après le débordement avec une incertitude réduite à un an, et à 250 mg/l au bout de quatre ans et demi après le débordement, avec une incertitude réduite à la moitié d'une année. Ainsi, après une période limitée dans le temps, la qualité des eaux du bassin nord sera suffisante à terme pour ne pas justifier le maintien d'une surveillance particulière au-delà de la date prévue. Par ailleurs, dans la perspective de l'ennoyage du bassin ferrifère, un programme de restructuration de l'adduction en eau potable avait été conçu dans les années 90 afin de satisfaire les besoins en eau potable au-delà de la date d'ennoyage. Ce programme, qui a été conduit à son terme, a permis de garantir la continuité de l'alimentation en eau potable des populations après l'ennoyage du bassin nord par la mobilisation de ressources alternatives, dont des interconnexions avec les agglomérations de Metz et de Longwy. Il n'était ainsi ni prématuré, ni dangereux, de rendre irréversible l'ennoyage du bassin ferrifère nord-lorrain par arrêt de l'exhaure fin 2005, les besoins étant désormais satisfaits selon des voies d'approvisionnement qui garantissent la qualité de la ressource indépendamment de l'ennoyage.
Auteur : M. Michel Liebgott
Type de question : Question écrite
Rubrique : Eau
Ministère interrogé : industrie
Ministère répondant : industrie
Dates :
Question publiée le 14 septembre 2004
Réponse publiée le 5 décembre 2006