catastrophes naturelles
Question de :
M. Michel Lefait
Pas-de-Calais (8e circonscription) - Socialiste
M. Michel Lefait appelle l'attention de M. le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales sur la réglementation relative aux demandes de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle. En effet, en raison d'une législation beaucoup trop restrictive, l'état de catastrophe naturelle n'a pas été reconnu pour de nombreuses communes de la huitième circonscription du Pas-de-Calais comme la commune d'Heuringhem, qui ont eu à constater d'importantes fissures sur des habitations suite à la période de sécheresse de l'été dernier. Cette décision est lourde de conséquences puisqu'elle va priver de nombreux propriétaires, contraints d'engager d'importants travaux, de la possibilité de se faire rembourser auprès des compagnies d'assurance. Certaines familles risquent même de ne pouvoir se maintenir dans leur logement eu égard à la nature des désordres. À ces difficultés matérielles et financières s'ajoute également l'incompréhension des élus et des habitants puisque, dans des circonstances similaires, l'état de catastrophe naturelle avait été reconnu en 1990, 1992 et 1998. C'est pourquoi, il lui demande de bien vouloir reconsidérer la position de son ministère dans ce dossier et proposer un assouplissement de la législation en vigueur qui ne conduise plus à l'avenir à de pareilles situations de blocage.
Réponse publiée le 5 avril 2005
L'honorable parlementaire appelle l'attention de M. le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales sur les conséquences du rejet des demandes de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle relatives à la sécheresse de l'été 2003 par la commission interministérielle compétente, pour certaines communes de la 8e circonscription du Pas-de-Calais. Le Gouvernement a cherché une solution qui respecte l'esprit de la procédure et de la loi de 1982. Il s'agit d'indemniser les dommages subis dès lors qu'ils sont liés à un agent naturel d'une intensité exceptionnelle mais aussi de respecter l'équilibre financier du régime des catastrophes naturelles. Il a souhaité traiter cette difficile question avec un esprit de générosité, d'équité et de responsabilité. C'est pourquoi le Gouvernement a adopté des critères plus souples que la doctrine habituelle de la commission administrative chargée d'instruire les dossiers. Deux décisions prises en janvier et en août 2004 ont permis de fixer ces nouveaux critères. Un premier arrêté interministériel, le 26 août 2004, a concerné 1 400 communes. Un second arrêté a été publié le 1er février 2005 pour 870 nouvelles communes. À l'intérieur des zones définies par ces critères, certaines communes pourront encore faire l'objet de reconnaissances, dès lors qu'elles auront complété leur dossier. Ce sont donc près de 3 000 communes sur le territoire national qui auront été reconnues pour cet événement exceptionnel, grâce à une détermination élargie des critères habituels. Le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales a toutefois conscience qu'un tel effort ne permet pas de résoudre toutes les situations difficiles vécues par les propriétaires d'habitations dégradées. C'est la raison pour laquelle, en accord avec le Premier ministre, il a souhaité que de nouvelles possibilités de reconnaissance soient étudiées, en dehors des zones déjà reconnues. Cette procédure complémentaire devra porter sur les cas individuels les plus graves, en évitant toute forme de demande abusive et dans le respect des contraintes juridiques et financières du régime des catastrophes naturelles. Poursuivant cet objectif, une mission vient d'être confiée conjointement à l'inspection générale des finances, l'inspection générale de l'administration, le conseil général des pont et chaussées et l'inspection générale de l'environnement pour permettre notamment de trouver des aménagements du dispositif actuel, tout en restant dans un cadre juridique sécurisé, pour répondre aux situations les plus critiques. Il sera alors possible d'apporter une conclusion définitive sur ce dossier qui préoccupe légitimement certains de nos concitoyens.
Auteur : M. Michel Lefait
Type de question : Question écrite
Rubrique : Sécurité publique
Ministère interrogé : intérieur
Ministère répondant : intérieur
Dates :
Question publiée le 14 septembre 2004
Réponse publiée le 5 avril 2005