Question écrite n° 4683 :
jeunes

12e Législature

Question de : M. Gérard Léonard
Meurthe-et-Moselle (2e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. Gérard Léonard appelle l'attention de M. le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité sur la très vive inquiétude exprimée par les associations de solidarité concernant le devenir des dispositifs pour l'emploi des personnes en difficulté. Il serait envisagé de supprimer le programme TRACE et de diminuer considérablement le nombre de CES et de CEC. En outre, le taux de prise en charge par l'Etat des postes en contrat emploi solidarité vient de passer de 95 % à 85 % pour les publics dits superprioritaires et à 65 % pour les autres personnes. De telles décisions risquent d'avoir des conséquences graves sur l'emploi des personnes en difficulté et sur le fonctionnement de nombreuses associations qui ne pourront faire face à une telle surcharge financière. Il convient de souligner en effet que, selon une étude récente, 50 % des jeunes issus du programme TRACE trouvent un emploi. En outre, les contrats aidés représentent bien souvent une bouée de sauvetage pour de nombreuses personnes qui se sont éloignées de l'emploi. Il lui demande en conséquence de lui faire connaître les dispositions que le Gouvernement envisage de prendre afin de répondre aux préoccupations exprimées ci-dessus. - Question transmise à M. le secrétaire d'Etat à l'insertion professionnelle des jeunes.

Réponse publiée le 24 août 2004

L'attention du Gouvernement a été appelée, d'une part, sur le devenir du programme TRACE (trajet d'accès à l'emploi) instauré par la loi n° 98-657 du 29 juillet 1998 pour favoriser l'insertion sociale et professionnelle des jeunes les plus en difficulté, d'autre part, sur la suppression de la bourse d'accès à l'emploi (BAE), créée en 2002, à titre expérimental pour les jeunes bénéficiaires de ce programme. Les actions engagées dans le cadre du programme TRACE ont fait l'objet d'un bilan positif, reconnu au niveau européen, notamment, pour l'efficacité des méthodes d'accompagnement individualisé et globalisé dont les jeunes ont bénéficié depuis sa mise en oeuvre. Fort de cet enseignement et confronté à la montée du chômage des jeunes, en particulier, ceux de faible niveau de qualification, le Gouvernement a décidé de développer et de renforcer les actions d'accompagnement mises en place par le programme TRACE en créant le contrat d'insertion dans la vie sociale (CIVIS), et d'ouvrir ainsi de nouvelles voies pour l'insertion professionnelle des jeunes. Cette orientation prend appui sur les éléments contenus dans le rapport de juillet 2003 de la mission parlementaire conduite par M. le sénateur Gournac sur ce sujet. Le dispositif s'articule autour de trois volets : la mise en place d'emplois d'utilité sociale ; une aide à la création d'entreprise ; un accompagnement renforcé vers l'emploi. Ce dernier volet du CIVIS a vocation à s'adresser à des jeunes peu ou non qualifiés, qui connaissent d'importantes difficultés d'insertion professionnelle. La durée du contrat pourra atteindre deux ans. Afin de crédibiliser la démarche d'insertion vis-à-vis du jeune et d'inscrire son parcours dans la durée, tout en limitant les risques de rupture, une allocation peut lui être attribuée à partir de dix-huit ans, en contrepartie de son engagement effectif dans la mise en oeuvre des actions d'insertion, et ce durant les périodes où il ne disposera pas d'autres revenus. A partir du projet validé par l'opérateur local (mission locale, permanence d'accueil d'information et d'orientation ou autre organisme), le parcours d'insertion consiste en une alternance de phases de formation et d'emploi, soutenues, lorsque cela est nécessaire, par un accompagnement social. La mise en oeuvre de ce volet du CIVIS, relatif à l'accompagnement des jeunes en difficulté, nécessitait des dispositions législatives, qui ont été intégrées dans la loi de finances pour 2004.

Données clés

Auteur : M. Gérard Léonard

Type de question : Question écrite

Rubrique : Emploi

Ministère interrogé : affaires sociales, travail et solidarité

Ministère répondant : insertion professionnelle des jeunes

Dates :
Question publiée le 14 octobre 2002
Réponse publiée le 24 août 2004

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