Question écrite n° 47816 :
La Poste

12e Législature

Question de : M. Francis Hillmeyer
Haut-Rhin (6e circonscription) - Union pour la Démocratie Française

M. Francis Hillmeyer demande à M. le ministre de la fonction publique et de la réforme de l'État s'il ne pense pas que les décisions prises ou en train d'être prises par La Poste, et qui conduiront probablement à la fermeture de milliers de bureaux de poste ruraux ou de quartiers, n'est pas en totale contradiction avec le plan d'aménagement rural cohérent et ambitieux, et s'il ne serait pas urgent de réfléchir avec les maires ou les communautés de communes concernés, le cas échéant avec les présidents des conseils généraux, à un plan de mise en valeur concerté de ces bureaux de poste pour les transformer, en un plan progressif de dégagement de La Poste (sept ans par exemple), en points multiservices où seraient regroupés des fonctions d'État (police, gendarmerie) ou départementales (assistants sociaux, permanences paramédicales) ou encore locales (permanences d'élus, centres d'assistance...). - Question transmise à M. le ministre délégué à l'industrie.

Réponse publiée le 8 mars 2005

Dans le cadre de la loi du 2 juillet 1990, La Poste doit accorder une attention toute particulière à sa présence territoriale afin d'assurer un service public de qualité accessible à tous. Le contrat de plan pour la période 2003-2007 indique que le réseau des points de contact de La Poste évolue en étroite concertation avec les collectivités territoriales et participe à l'évolution des territoires. Le réseau des bureaux de poste devra répondre aux obligations d'accessibilité au service universel et augmenter son attractivité en s'adaptant à l'évolution des besoins des habitants. Le projet de loi de régulation postale en cours de discussion prévoit la mise en oeuvre de règles adaptées aux caractéristiques des zones concernées pour assurer la couverture du territoire en services postaux de proximité. Ces règles ne pourront pas autoriser que plus de 10 % de la population d'un département se trouve éloignée de plus de cinq kilomètres des plus proches accès au réseau de La Poste. Le président de La Poste a réaffirmé solennellement devant les présidents des commissions départementales de présence postale territoriale réunis le 16 novembre à l'occasion du congrès des maires, son engagement à maintenir les 17 000 points de contact, soit 181 dans le Haut-Rhin. À cet effet, l'organisation interne de La Poste est modifiée et une véritable direction du réseau est créée, chargée de développer toutes les formes de services de proximité, aux particuliers et aux collectivités locales. Elle cherchera, dans le respect des contraintes économiques, à renforcer la présence du réseau postal partout où sont les clients afin de parvenir à la mise en place d'un véritable réseau de proximité. Pour cela, La Poste doit s'adapter à l'évolution des modes de vie et de consommation de tous ses clients, différents selon les zones concernées : milieu urbain, rural ou ZUS (zones urbaines sensibles), et en corrigeant les inégalités en matière d'accès de chacun à l'ensemble de ses missions et services, tout en assurant son développement. Cette évolution se fait dans le cadre d'une logique de partenariat pleine et entière, d'une politique de concertation systématique, en particulier avec les élus, à l'écoute des transformations de la société, des demandes de sa clientèle et des évolutions des territoires. Dans ce cadre, une nouvelle charte du dialogue territorial, présentée à l'occasion du congrès des maires, prévoit de renforcer le dialogue local et rappelle les principes qui s'imposeront aux directeurs territoriaux pour plus d'anticipation, de transparence et de recherche de synergies locales. Les commissions départementales de présence postale territoriale, confirmées dans la loi de régulation postale, au sein desquelles figure un représentant de l'État chargé notamment de veiller au bon déroulement des processus d'information et de concertation préalables aux adaptations de la présence postale, constituent le lieu adapté à ce dialogue et le président de La Poste a demandé le renforcement de ce dispositif institutionnel par un appui souhaité des élus locaux concernés. S'agissant de sa présence en région, la stratégie de l'entreprise consiste à choisir la formule pratique la mieux adaptée à chaque situation, pour que le déploiement d'un réseau très vaste reste soutenable pour elle ; la panoplie des points de contact est aujourd'hui diversifiée, avec le développement non seulement des agences postales communales mais aussi désormais des « points Poste ». Les agences postales communales constituent une formule adaptée pour assurer le maintien du service public dans les petites communes. C'est une formule déjà largement adoptée, puisqu'il en existe aujourd'hui plus de 1 600. Elles sont gérées conjointement par La Poste et les communes qui le souhaitent sur la base d'une convention de partenariat qui va être rénovée afin de la rendre plus équitable et plus pérenne. La convention prévoit une contribution financière de La Poste ainsi que la formation du personnel et la mise à disposition du matériel nécessaire à l'activité. La collectivité s'appuie sur des ressources existantes en optimisant les compétences de certains collaborateurs et en augmentant l'offre de services aux administrés, comme celle d'un secrétariat de mairie par exemple. Quant aux « points Poste », ils sont installés chez les commerçants et sont au nombre de près de 500 actuellement. Ils permettent, grâce à des horaires d'ouverture importants, le maintien d'un service de proximité adapté aux besoins des utilisateurs. Ils contribuent au maintien d'un commerce rural pluriactif et la confédération des débitants de tabac y est très attachée. Sur le plan pratique, une convention type précise la nature des prestations courrier et les services financiers rendus dans ce cadre ainsi que les responsabilités engagées et la rémunération par La Poste des commerçants concernés. Par ailleurs, des priorités ont été définies dans le projet de loi de régulation postale, relatives au fonctionnement du fonds postal national de péréquation territoriale, destiné à financer la contribution de La Poste à l'aménagement du territoire. À cet égard, le groupe de travail, constitué en liaison avec la commission supérieure du service public des postes et des communications électroniques, composée de parlementaires, vient de formuler ses premières propositions. Concernant plus particulièrement le Haut-Rhin, la commission départementale de présence postale territoriale s'est réunie le 8 décembre dernier et les projets d'évolution qui donneront lieu à une concertation au cours de l'année 2005 y ont été présentés. La Poste entend demeurer le premier service public de proximité, à l'écoute des besoins de sa clientèle et des évolutions des territoires.

Données clés

Auteur : M. Francis Hillmeyer

Type de question : Question écrite

Rubrique : Postes

Ministère interrogé : fonction publique

Ministère répondant : industrie

Dates :
Question publiée le 5 octobre 2004
Réponse publiée le 8 mars 2005

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