Question écrite n° 4782 :
apprentissage

12e Législature

Question de : M. François Dosé
Meuse (1re circonscription) - Socialiste

M. François Dosé attire l'attention de M. le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité sur la persistance de l'inadéquation entre l'offre et la demande d'emploi. Actuellement, les artisans rencontrent beaucoup de difficultés pour recruter de la main-d'oeuvre qualifiée, alors que le chômage augmente et que les CFA subissent une érosion de leurs effectifs. Un nombre important de jeunes ne peut accéder à l'apprentissage et aux qualifications souhaitées. En effet, à partir de dix-huit ans, le coût du salaire devient dissuasif pour les entreprises et le parcours scolaire difficile de ces jeunes ainsi que leur entrée tardive dans la voie de l'apprentissage induisent une certaine réserve de l'employeur. La chambre des métiers de la Meuse a émis la suggestion que le surcoût lié à l'âge de l'apprenti soit pris en charge par un organisme extérieur (ASSEDIC ou autres). Il lui demande dans quelle mesure pourrait être prise en compte cette proposition qui placerait les jeunes dans une situation d'égalité sur le marché de l'apprentissage et qui permettrait de résoudre en partie la non-qualification et le chômage des jeunes de dix-huit à vingt-cinq ans. - Question transmise à M. le secrétaire d'Etat à l'insertion professionnelle des jeunes.

Réponse publiée le 24 août 2004

L'attention du Gouvernement a été appelée sur le niveau de rémunération des apprentis de plus de 18 ans qui peut constituer un obstacle à leur embauche par les entreprises artisanales. Le code du travail prévoit que, sous réserve de dispositions contractuelles ou conventionnelles plus favorables, les apprentis perçoivent un salaire déterminé en pourcentage du SMIC et dont le montant progresse en fonction de l'âge du jeune et de l'année d'exécution du contrat. C'est ainsi que les jeunes appartenant aux tranches d'âge des 18-20 ans et des 21-25 ans bénéficient d'une rémunération plus élevée que celle des jeunes âgés de 16 et 17 ans, la rémunération des jeunes de 21 à 25 ans étant supérieure à celle des jeunes de 18 à 20 ans. Cette réglementation a été adoptée après l'ouverture de l'apprentissage aux différents niveaux de formation, y compris aux niveaux supérieurs, et a eu notamment pour objet de rendre l'apprentissage plus attractif pour les jeunes de plus de 18 ans. Afin d'accompagner cette évolution, les pouvoirs publics ont mis en place des mesures financières incitatives, prises intégralement en charge par l'État. Ainsi, les entreprises bénéficient d'une exonération de cotisations sociales patronales et les apprentis d'une exonération de cotisations sociales salariales. De plus, les contrats d'apprentissage conclus jusqu'au 1er janvier 2003 ouvrent droit à une indemnité compensatrice forfaitaire versée par l'État : celle-ci est composée d'une aide à l'embauche réservée aux entreprises employant au plus 20 salariés et dont l'apprenti n'est titulaire d'aucun diplôme supérieur au CAP ou BEP et d'une indemnité de soutien à l'effort de formation versée à toutes les entreprises et majorée lorsque l'apprenti est âgé de plus de 18 ans. La loi du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité a transféré aux régions la prise en charge des primes versées aux employeurs d'apprentis pour les contrats conclus à compter du 1er janvier 2003. Le fait que chaque région ait la possibilité de déterminer son propre régime d'aides à l'apprentissage en prenant en compte, notamment, les objectifs de développement de la formation professionnelle des jeunes sur son territoire, devrait conduire à la mise en place d'une politique territoriale cohérente avec les besoins en compétences et en qualifications exprimés par les entreprises. Cette mesure de décentralisation devrait donc avoir des effets favorables en matière d'embauche et d'insertion professionnelle des apprentis, notamment, des plus âgés d'entre eux. Ainsi, la mise en oeuvre de la mesure suggérée, visant à faire prendre en charge par un organisme extérieur, tel que l'ASSEDIC, le surcoût du salaire pour les jeunes âgés de 18 ans et plus, par rapport aux salaires des jeunes de moins de 18 ans, n'est pas envisagée.

Données clés

Auteur : M. François Dosé

Type de question : Question écrite

Rubrique : Formation professionnelle

Ministère interrogé : affaires sociales, travail et solidarité

Ministère répondant : insertion professionnelle des jeunes

Dates :
Question publiée le 21 octobre 2002
Réponse publiée le 24 août 2004

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