Question écrite n° 47912 :
Ouganda

12e Législature

Question de : M. Francis Hillmeyer
Haut-Rhin (6e circonscription) - Union pour la Démocratie Française

M. Francis Hillmeyer demande à M. le ministre des affaires étrangères comment la France peut réagir et intervenir pour mettre fin au conflit ougandais, pays où se déroulent chaque jour les pires atrocités. Le conflit, qui oppose l'armée ougandaise et les rebelles de la Lord's Resistance Army (LRA) dans le nord du pays depuis plus de dix-huit ans, a fait entre 100 000 et 130 000 morts et provoqué la fuite de 1,6 million de réfugiés, qui tentent de survivre dans les deux cent dix-huit camps dispersés sur le territoire ougandais, alors que la LRA, dirigée par Joseph Kony, enlève et endoctrine de tout jeunes enfants, les utilisant soit comme enfants soldats, soit comme esclaves.

Réponse publiée le 25 janvier 2005

La France est très attentive à la situation humanitaire tragique qui prévaut dans le nord de l'Ouganda. Depuis dix-sept ans, les rebelles de l'armée de résistance du Seigneur (LRA) ont commis les pires atrocités, faisant plus de 1,6 million de personnes déplacées. Plus de 20 000 enfants ont été kidnappés, dont 12 000 pour la seule année 2002. 91 % de la population de la région la plus affectée (Achiloland) sont déplacés. La question a été évoquée au sein du conseil de sécurité des Nations unies au mois d'avril dernier. La France s'est jointe aux autres membres du conseil, qui ont « fermement condamné les abominables atrocités commises par le LRA et ont exprimé leur profonde préoccupation face à la crise humanitaire, en appelant en particulier l'attention sur le déplacement massif de civils, l'enlèvement d'enfants et leur recrutement forcé comme soldats, et la violence sexuelle, à l'égard des filles notamment, y compris l'exploitation dont ils font l'objet. Ils ont souligné que de tels crimes ne sauraient demeurer impunis. » Le conseil de sécurité a exigé de l'armée de résistance du Seigneur qu'elle « mette immédiatement fin à tous les actes de violence contre des civils ». Le conseil a par la même occasion demandé au gouvernement ougandais d'accroître les dispositifs de protection pour la population civile et pour les agences humanitaires. L'Union européenne est également attentive à la situation dans le nord de l'Ouganda, en particulier sur la question des enfants face aux conflits armés. Le budget d'actions humanitaires d'urgence de l'Union européenne pour l'Ouganda s'est élevé à 12 millions d'euros en 2004. Le 14 novembre, le président Museveni a annoncé une trêve unilatérale, limitée dans le temps et l'espace, dans les opérations militaires de l'armée ougandaise contre l'armée de résistance du Seigneur, dont les bases sont dans le nord de l'Ouganda. C'est un signal positif qui suit le travail de médiation de Betty Bigombe (ancien ministre pour le nord du pays). Avec ses partenaires de l'Union européenne, la France espère que cette évolution conduira à une solution au conflit. La France vient de mettre en place un financement de 100 000 euros au bénéfice de l'UNICEF, par des actions spécifiques dans le nord de l'Ouganda. Elle contribue par ailleurs au financement d'actions humanitaires d'urgence menées par l'Union européenne et certaines agences des Nations unies. En outre, des ONG françaises travaillent dans le nord de l'Ouganda.

Données clés

Auteur : M. Francis Hillmeyer

Type de question : Question écrite

Rubrique : Politique extérieure

Ministère interrogé : affaires étrangères

Ministère répondant : affaires étrangères

Dates :
Question publiée le 5 octobre 2004
Réponse publiée le 25 janvier 2005

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