Question écrite n° 48091 :
montant des pensions

12e Législature

Question de : M. François Vannson
Vosges (3e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. François Vannson appelle l'attention de M. le ministre de la santé et de la protection sociale sur l'évolution du minimum contributif. Lors de sa création, le minimum contributif visait à garantir aux assurés du régime général dont les salaires étaient modestes une pension égale à 95 % du SMIC net, retraite complémentaire comprise. Le minimum contributif, comme les pensions, est revalorisé chaque année par la loi de financement de la sécurité sociale. L'évolution du minimum contributif est donc identique à celle des pensions contributives et n'a pas bénéficié des revalorisations successives du SMIC, de telle façon que les objectifs affichés lors de la création du minimum contributif ne sont pas respectés. Une revalorisation du minimum contributif s'avère donc nécessaire, de même que son indexation sur l'évolution du SMIC, afin que les pensions servies aux salariés ayant une carrière complète ne soient pas inférieures au SMIC. Il lui demande donc de bien vouloir lui indiquer quelles sont les intentions du Gouvernement à ce propos.

Réponse publiée le 1er février 2005

Selon l'exposé des motifs de la loi de 1983, la création du minimum contributif visait à « valoriser la carrière des assurés qui, bien qu'ayant travaillé un grand nombre d'années, n'ont acquis, en contrepartie de salaires faibles, qu'une pension inférieure au montant du minimum vieillesse ». Or ce minimum avait étendu son champ d'application très au-delà des objectifs initiaux : catégories d'assurés bénéficiant automatiquement du taux plein dès soixante ans pour inaptitude au travail, assurés bénéficiant du taux plein à soixante-cinq ans sans longue carrière, obtention du taux plein grâce à des durées d'assurance validées gratuitement, etc. On comptait 3 048 872 bénéficiaires pour 2001, ce qui représentait 33,36% des pensions directes servies. Par ailleurs, il est incontestable que le minimum contributif, qui était l'équivalent de 60 % du SMIC brut en 1983, n'en représentait plus que 45 %. Par rapport à l'indexation sur les prix des pensions et de la revalorisation des salaires reportés au compte, le SMIC, en raison des « coups de pouce » réguliers au 1er juillet de chaque année, évolue plus rapidement. De plus, il est paradoxal que le montant du minimum contributif - 558,86 euros mensuels - soit aujourd'hui inférieur au minimum vieillesse (601,95 euros). En 1983, les montants des deux minima étaient identiques. Le minimum vieillesse a en effet bénéficié de « coups de pouce » différenciés. Le minimum contributif évolue aujourd'hui au même rythme que celui des pensions. C'est pour redonner tout son sens à ce dispositif que l'article 26 de la loi n° 2003-775 du 21 août 2003 portant réforme des retraites prévoit qu'à compter du 1er janvier 2004, le minimum contributif est majoré au titre des périodes ayant donné lieu à cotisations à la charge de l'assuré. Le décret n° 2003-1279 du 26 décembre 2003 relatif au montant minimum des pensions de vieillesse et modifiant le code de la sécurité sociale en fixe les modalités d'application. Le minimum majoré est servi entier si l'assuré réunit au régime général la durée d'assurance maximum prévue pour le calcul de la pension. Le minimum est réduit proportionnellement au nombre de trimestres accomplis si la durée d'assurance n'est pas complète. Une première majoration de 3 % est intervenue au 1er janvier 2004, deux autres majorations de 3 % étant prévues d'ici à 2008. À terme, ces revalorisations contribueront à assurer à un salarié ayant eu une carrière complète au SMIC une retraite égale à 85 % du SMIC net (et donc d'être largement au-dessus du minimum vieillesse, compte tenu de la pension servie par le régime complémentaire ARRCO).

Données clés

Auteur : M. François Vannson

Type de question : Question écrite

Rubrique : Retraites : régime général

Ministère interrogé : santé

Ministère répondant : solidarités, santé et famille

Dates :
Question publiée le 5 octobre 2004
Réponse publiée le 1er février 2005

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