La Poste
Question de :
M. François Liberti
Hérault (7e circonscription) - Député-e-s Communistes et Républicains
M. François Liberti attire l'attention de Mme la ministre déléguée à l'industrie sur les attentes et les revendications légitimes du monde du travail. Le dialogue social tant décliné par le Premier ministre semble n'être qu'un vain mot. Le prochain contrat de plan de La Poste, en cours d'élaboration sans aucune concertation avec les salariés et les organisations syndicales de la Poste, présente dans son contenu une accélération de la « restructuration du réseau postal » engagée depuis plus de dix ans et que les parlementaires et élus communistes en toutes circonstances n'ont cessé de combattre. Cette logique de casse du service public postal va se solder d'ici à la fin de l'année par la suppression de 500 à 700 bureaux de poste sur le territoire national, notamment dans les quartiers périphériques ainsi que dans les zones rurales. A ce rythme, plus de la moitié des centres de tri seront fermés d'ici peu. La loi de finances pour 2003 et les objectifs énoncés en matière d'emploi public ne laissent aucun doute sur les graves conséquences quant à l'évolution des effectifs et l'unicité du service public postal dont chacun sait combien il est essentiel en matière de service aux usagers et pour un aménagement du territoire équilibré. Il lui demande de revenir sur les prévisions des nouvelles suppressions de bureaux de poste et de centres de tri annoncées dans le contrat de plan et d'engager une véritable concertation avec les organisations syndicales, les élus, les conseils locaux postaux afin d'accroître l'implantation du service public postal de proximité partout où cela s'impose afin d'assurer l'unité du service public.
Réponse publiée le 2 décembre 2002
Dans le cadre de la loi du 2 juillet 1990, La Poste doit accorder une attention toute particulière à sa présence territoriale afin d'assurer un service public de qualité accessible à tous. Des orientations ont été définies dans le contrat d'objectifs et de progrès signé le 25 juin 1998 entre l'Etat et La Poste, pour préciser les conditions d'évolution et d'amélioration du service postal, tant en zone rurale qu'en zone urbaine, notamment dans les quartiers en difficulté. Ces orientations ont fait l'objet d'une large concertation, en particulier avec les représentants des maires et des élus locaux. Le réseau des points de contact de La Poste participe de façon importante à l'aménagement du territoire et deux règles président à son évolution. En premier lieu, toute évolution de la présence postale territoriale doit être précédée d'une concertation dont les outils ont été mis en place au niveau local. En second lieu, toute évolution de la présence postale territoriale doit se faire au bénéfice des usagers des services postaux, soit en leur proposant de nouveaux services, en mettant à leur disposition des services de substitution ou bien en améliorant les services déjà rendus. Le contrat d'objectifs et de progrès a mis en place un outil de concertation permettant aux élus et à la Poste de se concerter. Une commission de présence postale territoriale (CDPPT) a ainsi été créée dans chaque département. Présidée par un élu et constituée majoritairement d'élus locaux, elle donne son avis sur les projets d'intérêt local. Dans ce cadre, La Poste s'est engagée, sauf accord des élus locaux concernés ou de la commission, à ne fermer aucun point de contact dans les six mois suivant l'annonce de son projet. Cette commission contribue ainsi à la modernisation du réseau de La Poste. Les élus ont donc avantage à recourir pleinement à cette nouvelle forme de concertation mise à leur disposition. Les adaptations éventuelles dont font l'objet certains bureaux où le trafic est très faible peuvent consister en une modulation des horaires d'ouverture. Ces mesures sont prises après concertation avec les élus concernés et ne menacent en rien l'avenir des points de contact considérés. Concernant l'évolution des centres de tri du courrier, la modernisation des techniques permet de trier automatiquement des masses croissantes de courrier et La Poste doit l'intégrer dans ses organisations afin de maintenir son avance technologique vis à vis de ses concurrents que sont désormais les autres postes. C'est dans cette optique que doivent être considérés les projets de réorganisation de traitement du courrier qui font l'objet d'une communication aux organisations syndicales et aux personnels concernés. La Poste ne souhaite pas se retirer des zones rurales mais doit en permanence s'adapter et rechercher le meilleur équilibre entre sa mission de contribution à l'aménagement du territoire, qui sera confirmée dans le contrat de plan en cours de discussion, et l'équilibre financier de ses activités.
Auteur : M. François Liberti
Type de question : Question écrite
Rubrique : Postes
Ministère interrogé : industrie
Ministère répondant : industrie
Dates :
Question publiée le 21 octobre 2002
Réponse publiée le 2 décembre 2002