catastrophes naturelles
Question de :
M. François Lamy
Essonne (6e circonscription) - Socialiste
M. François Lamy appelle l'attention de M. le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales sur sa décision prise par arrêté du 25 août 2004 portant constatation de l'état de catastrophe naturelle et plus particulièrement concernant le département de l'Essonne. Celui-ci a été très touché par les événements climatiques de l'été 2003. Ce sont 93 communes du département qui ont saisi le Gouvernement pour demander le classement en état de catastrophe naturelle. Cette situation est exceptionnelle et reflète le désarroi des propriétaires. L'arrêté du 25 août 2004 reconnaît l'état de catastrophe naturelle pour onze communes de l'Essonne seulement. Malgré une volonté affichée de ne pas suivre les recommandations du comité interministériel, qui n'accordait la reconnaissance a aucune commune de l'Essonne, la décision prise ne lève aucunement l'opacité des choix du Gouvernement sur ce dossier : les critères ayant présidé au choix de telle ou telle commune restant flous. Cela ne peut qu'attiser des incompréhensions auprès de nos concitoyens contrairement au devoir de l'État de porter réparations dans pareille situation. Il lui demande de prendre toutes les mesures de l'État à sa disposition pour sortir de l'impasse les propriétaires victimes de la sécheresse et indemniser toutes les communes de l'Essonne ayant déposé un dossier de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle. En outre, il lui demande de l'éclairer précisément sur les critères et les motivations du Gouvernement sur ce dossier ayant conduit à retenir onze communes seulement pour le département de l'Essonne.
Réponse publiée le 4 avril 2006
L'honorable parlementaire attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire sur la situation des communes du département de l'Essonne, victimes de la sécheresse et de la réhydratation des sols de 2003. La sécheresse de l'été 2003 a été atypique d'un point de vue technique, dans la mesure où elle a pris la forme d'un phénomène rapide, concentré sur la période estivale et d'un point de vue quantitatif également puisque plus de 7 500 communes ont sollicité la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle. Afin de pouvoir apporter une réponse à ces communes, tout en respectant la procédure de la loi de 1982, le Gouvernement s'est employé à déterminer les critères d'éligibilité les plus adaptés en raison des particularités sans précédent du phénomène observé et a même été amené à les assouplir à plusieurs reprises, ce qui explique, dans une certaine mesure, le délai entre la transmission des dossiers en 2004 et les décisions prises. Conformément à la loi précitée, pour être reconnue en état de catastrophe naturelle au titre de la sécheresse, l'intensité anormale du phénomène doit être démontrée sur le territoire de la commune demanderesse. La commission interministérielle compétente se fonde pour rendre ses avis sur une étude de sols devant attester de la présence d'argile sur la commune et sur une étude météorologique devant démontrer un déficit important en eau dans les sols. Météo-France recourt au zonage Aurore qui permet de diviser le territoire national en 200 zones géographiquement homogènes d'un point de vue climatologique, afin de rattacher chaque commune demanderesse à la station de référence de la zone où elle se situe. En ce qui concerne le département de l'Essonne, les communes sont rattachées à l'une des trois stations de référence suivantes (Bricy, Champhol, Paris 14e) dont une d'entre elles répond à l'ensemble des critères météorologiques définis pour qualifier la sécheresse 2003. Ainsi, au regard de ces critères, sur les 100 demandes de catastrophe naturelle formulées au titre de la sécheresse 2003 dans le département de l'Essonne, 45 communes ont été reconnues en état de catastrophe naturelle et 55 communes ont vu leur demande rejetée. Pour ces dernières communes, le Gouvernement a souhaité la mise en place d'une procédure d'examen individualisé des demandes communales hors procédure catastrophe naturelle. Ainsi, en application des dispositions de l'article 110 de la loi de finances pour 2006 du 30 décembre 2005, les dossiers transmis par les propriétaires seront instruits par les services préfectoraux avec l'appui des services techniques déconcentrés de l'État et des représentants de la profession des assurances désignés par la Fédération française des sociétés d'assurance et le groupement des entreprises mutuelles d'assurance au plus près des réalités locales. Dans le cadre de ce dispositif, doté de 180 millions d'euros, le représentant de l'État déclarera l'éligibilité des demandes et versera, le cas échéant, les aides aux propriétaires permettant l'engagement de travaux de confortement nécessaires au rétablissement de l'intégrité de la structure, du clos et du couvert des habitations principales. La phase de recueil et d'examen des dossiers par les préfets qui ont reçu toutes instructions à cet effet a commencé depuis le 6 février dernier suite à la publication le 5 février 2006 de l'arrêté fixant la composition du dossier. Ce traitement rapide doit permettre au Gouvernement de pouvoir annoncer, dès la fin du premier semestre 2006, les bénéficiaires de cette ultime procédure déconcentrée.
Auteur : M. François Lamy
Type de question : Question écrite
Rubrique : Sécurité publique
Ministère interrogé : intérieur
Ministère répondant : intérieur et aménagement du territoire
Dates :
Question publiée le 12 octobre 2004
Réponse publiée le 4 avril 2006