Question écrite n° 4891 :
psychiatres

12e Législature

Question de : M. Dominique Paillé
Deux-Sèvres (4e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. Dominique Paillé attire l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur la situation de la psychiatrie qui soulève de graves difficultés, notamment au regard de la pénurie de professionnels dans les zones rurales tel le Nord Deux-Sèvres. L'inégale répartition de ces professionnels trouve ici plus qu'ailleurs une acuité encore plus grande : quatre vingt-huit psychiatres pour 100 000 habitants à Paris, pour seulement huit pour 120 000 habitants dans le Nord Deux-Sèvres. Cette question de l'évolution à court terme de la démographie, notamment des professionnels de santé, est posée depuis longtemps. Mais les réponses attendues n'ont pas été apportées pour éviter les situations critiques que l'on connaît aujourd'hui. Bien évidemment, la réponse à une question aussi complexe ne se résume évidemment pas à une simple décision d'augmentation des effectifs médicaux, même si cette solution devrait néanmoins être prise d'urgence ici ou là pour régler des crises d'une extrême gravité (solution bien évidemment satisfaisante si les postes sont en définitif pourvus). Il reste que le problème posé est beaucoup plus vaste et concerne, dans son acceptation la plus large, la politique de santé mentale à mener dans notre pays. La définition d'une telle politique ne pourra s'affranchir d'une profonde réorganisation du système de soins, notamment hospitaliers, mais aussi d'une action volontariste en direction des personnels de santé dont la formation et les statuts devront ainsi significativement évoluer pour tenir compte des changements observables au niveau sociologique et technique. Aussi les travaux de la « mission de démographie médicale » qui doit prochainement rendre ses conclusions vont dans le bon sens. Néanmoins, il demeure le problème urgent du CHNDS et il lui demande les mesures envisagées (fiscales, financières, avantages en nature) qui pourraient être prises pour accroître l'attractivité des postes non pourvus.

Réponse publiée le 15 septembre 2003

La réduction sensible des effectifs professionnels de santé, prévue à l'horizon 2020, rend indispensable le développement d'une véritable politique démographique qui réponde aux enjeux de notre époque. En premier lieu, le nombre d'étudiants autorisés à poursuivre des études de médecine a été sensiblement augmenté, 3 800 en 2000, 4 100 en 2001, 4 700 en 2002 et 5 100 pour 2003, en attendant la mise en place aussi rapide que possible de la réforme du premier cycle. Les difficultés démographiques sont aussi le reflet de phénomènes complexes qui mettent en jeu l'émergence de nouveaux besoins dans la population, les progrès thérapeutiques et techniques ainsi que l'évolution des conditions de travail et de vie des médecins. Pourtant, il faut absolument garantir à la population un accès satisfaisant aux professionnels, qu'ils exercent en milieu urbain ou en milieu rural, en cabinet libéral ou au sein des établissements de santé publics ou privés. Le ministre avait mis en place en juillet dernier la mission « Démographie des professions de santé » sous la présidence du doyen Berland. Il vient d'en recevoir le rapport (consultable sur le site du ministère de la santé : www.santé.gouv.fr). Ce rapport comporte une série de propositions dont certaines appellent des décisions urgentes qui seront prises au cours des prochaines semaines (parmi elles figure la création d'un Observatoire de la démographie des professions de santé comportant des antennes régionales et un ensemble de mesures visant à maintenir une offre de soins adaptée en zone rurale) et d'autres qui nécessitent des consultations complémentaires. C'est pourquoi, il a chargé M. le sénateur honoraire, Charles Descours, d'une mission sur l'ensemble des mesures à prendre pour maintenir ou faciliter l'installation des professions de santé dans les zones menacées de « désertification ». Ces propositions qui viennent de lui être rendues (également consultables sur le site du ministère) seront étudiées et les décisions correspondantes prises dans les prochains mois. En ce qui concerne plus particulièrement la pénurie de praticiens hospitaliers dans les Deux-Sèvres, des mesures concrètes ont été prises pour pallier ce déficit. Il s'agit notamment de mesures d'attractivité pour le système hospitalier public : la prime d'engagement de servir un poste défini à recrutement prioritaire, dans les zones géographiques déficitaires (quatre postes prioritaires en psychiatre ont été publiés en 2003 au CHNDS à Parthenay), la revalorisation des rémunérations des praticiens hospitaliers (grilles plus attractives, indemnité d'engagement de service public exclusif) sans oublier la politique de réorganisation hospitalière qui doit conduire à une utilisation plus optimale des ressources médicales, dans une approche territoriale des besoins de santé.

Données clés

Auteur : M. Dominique Paillé

Type de question : Question écrite

Rubrique : Professions de santé

Ministère interrogé : santé

Ministère répondant : santé

Dates :
Question publiée le 21 octobre 2002
Réponse publiée le 15 septembre 2003

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