Question écrite n° 4900 :
infirmiers libéraux

12e Législature
Question signalée le 3 mars 2003

Question de : M. Marcel Cabiddu
Pas-de-Calais (11e circonscription) - Socialiste

M. Marcel Cabiddu attire l'attention de M. le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité sur les conditions de travail des infirmières libérales. Face à l'augmentation constante de la demande de soins, notamment des soins à domicile, et aux problèmes de recrutement dans la profession, principalement dus au manque de revalorisation des actes infirmiers, il est de plus en plus difficile pour ces professionnels de santé d'assurer correctement les soins aux malades. C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir lui indiquer les mesures que le Gouvernement entend prendre pour répondre aux attentes des infirmières et infirmiers libéraux. - Question transmise à M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées.

Réponse publiée le 10 mars 2003

L'honorable parlementaire appelle l'attention sur la situation des infirmiers et notamment sur les revalorisations tarifaires attendues par cette profession. Le 21 février 2002 a été conclu entre les partenaires conventionnels l'avenant n° 1 pour un plan pluriannuel de valorisation de l'exercice libéral de la profession d'infirmière. Cet accord, approuvé par l'arrêté du 1er mars 2002 (JO du 3 mars 2002), représente un effort financier de 335 millions d'euros sur trois ans dont 152 millions d'euros en 2002, 106,7 millions d'euros en 2003, et 76 millions d'euros en 2004, auxquels s'ajoutera la réaffectation des résultats escomptés de la démarche de soins infirmiers (DSI) à la revalorisation de la rémunération des infirmiers. Cet avenant prévoit la revalorisation de la valeur de la lettre clé AMI (actes médico-infirmiers) qui rémunère les actes techniques à hauteur de 2,90 euros, celle de la valeur de la lettre clé AIS (actes infirmiers de soins) qui rémunère les soins courants infirmiers à hauteur de 2,40 euros concomitament à la mise en oeuvre de la DSI, des majorations d'actes effectués la nuit, de même que le rehaussement de la valeur d'indemnités de déplacement à hauteur de 1,50 euro pour l'indemnité forfaitaire de déplacement (IFD), de 0,30 euro pour l'indemnité horokilométrique en plaine et de 0,45 euro pour l'indemnité horokilométrique en montagne. Par ailleurs, il prévoit l'assouplissement important du seuil d'activité individuelle des infirmiers (il est désormais de 22 000 coefficients) en le réservant aux seuls actes cotés en AIS et en laissant aux instances paritaires locales une capacité d'adaptation de plus ou moins 1 000 coefficients, en fonction des spécificités de leurs territoires. Il instaure en outre une aide à l'installation d'un montant de 10 000 euros pour permettre d'assurer une meilleure répartition des infirmiers sur le territoire. Le Gouvernement reste conscient des difficultés rencontrées par la profession infirmière. Il souhaite que, dans le cadre des négociations conventionnelles, les caisses nationales d'assurance maladie soient particulièrement attentives à ce que les retards accumulés, notamment en matière d'indemnités de déplacement et d'indemnités horokilométriques. fassent l'objet d'un rattrapage progressif. Le Gouvernement est favorable, à terme à un alignement des indemnités horokilométriques pour l'ensemble des professions paramédicales appelées à effectuer des soins au domicile des patients. Enfin, un nouvel avenant conventionnel a été conclu le 18 décembre 2002 entre les caisses nationales d'assurance maladie et Convergence Infirmière qui prévoit de porter la valeur de l'indemnité fortaitaire de déplacement des infirmiers (IFD) à 1,83 euro à compter du 1er avril 2003 puis à 2 euros à compter du 1er novembre 2003 pour un coût évalué en 2003 à 70 MEUR tous régimes ainsi que la mise en place d'un programme de négociations conventionnelles pour 2003 relatif notamment à l'amélioration de l'accès, de la population aux soins infirmiers sur l'ensemble du territoire, aux conditions d'installation et de remplacement des infirmiers libéraux et à la définition d'un dispositif de suivi de l'activité des infirmiers, différent des actuels seuils d'efficience. L'avenant prévoit également la mise en place d'un accord de bon usage des soins (AcBUS) axé sur la démarche de soins infirmiers (DSI), d'un contrat de bonne pratique (CBP) portant sur la tenue des documents de liaison de la DSI et d'un contrat de santé publique (CSP) consacré à l'amélioration de la prise en charge des patients diabétiques insulino-dépendants âgés de plus de soixante-quinze ans. L'infirmier pourra bénéficier pour le CBP d'une rémunération de 600 euros et de 200 euros pour le CSP, Les coûts du CBP et du CSP sont estimés par la CNAMTS à un total de 2,7 MEUR. L'impact financier de cet avenant qui est réputé approuvé depuis le 8 février 2003 et a été publié au Journal officiel du 27 février, est estimé à 72,7 MEUR. Enfin, les besoins en infirmières et infirmiers qui ne manqueront pas d'être accrus au cours des prochaines années, en relation notamment avec des évolutions déjà engagées comme le vieillissement de la population, le recours de plus en plus important aux soins et au maintien à domicile ou des évolutions à venir comme les substitutions de compétences entre les médecins et les infirmièr(e)s, sont déjà anticipés par la hausse des quotas d'entrée dans les écoles, passés en 2000 de 18 436 à 26 436 et qui devraient se rapprocher en 2003 de 30 000 places.

Données clés

Auteur : M. Marcel Cabiddu

Type de question : Question écrite

Rubrique : Professions de santé

Ministère interrogé : affaires sociales, travail et solidarité

Ministère répondant : santé

Signalement : Question signalée au Gouvernement le 3 mars 2003

Dates :
Question publiée le 21 octobre 2002
Réponse publiée le 10 mars 2003

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