radio
Question de :
M. Pascal Terrasse
Ardèche (1re circonscription) - Socialiste
M. Pascal Terrasse * appelle l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur les perspectives financières du fonds de soutien à l'expression radiophonique (FSER). Ce fonds, alimenté par le produit de la taxe sur les recettes publicitaires de l'audiovisuel, permet depuis sa création en 1986 de soutenir le développement des radios associatives non commerciales. Or le produit de cette taxe est régulièrement, depuis plusieurs années, inférieur aux prévisions budgétaires arrêtées dans le cadre des projets de loi de finances, ces prévisions étant quant à elles déjà nettement insuffisantes par rapport aux besoins. Ainsi le fonds de soutien à l'expression radiophonique connaît-il une érosion qui menace aujourd'hui la pérennité de nombreuses radios associatives, lesquelles assument pourtant, à travers une communication de proximité, une mission de service public reconnue par la loi. L'affaiblissement des moyens alloués aux radios associatives par le biais du FSER vient s'ajouter à un certain nombre de mesures - suppression des emploi-jeunes, limitation du nombre de bénéficiaires des CES et CEC - qui ont contribué ces derniers mois à fragiliser le tissu associatif radiophonique. Aussi, il lui demande de bien vouloir considérer avec attention le danger qui pèse aujourd'hui sur le secteur radiophonique associatif et de prendre en conséquence toutes les mesures nécessaires à la consolidation du FSER à un niveau suffisant pour garantir la pérennité des radios associatives.
Réponse publiée le 11 janvier 2005
L'honorable parlementaire appelle l'attention du ministre de la culture et de la communication sur l'avenir du Fonds de soutien à l'expression radiophonique (FSER), en soulignant les difficultés financières auxquelles il est confronté. Depuis dix ans, le FSER a enregistré une explosion des dépenses, due à l'augmentation du nombre des radios éligibles (442 en 1993, 589 en 2004, soit une hausse de 33 %) et, surtout, aux relèvements excessifs du barème des subventions de fonctionnement. Ainsi, le total des subventions versées aux radios est passé de 14 millions d'euros en 1993 à 24,2 millions d'euros en 2003, soit une hausse de 73 %. Parallèlement, les recettes n'ont pas augmenté aussi rapidement et ont même connu une stagnation depuis 2001 en raison du plafonnement de la taxe sur la publicité diffusée par voie de radiodiffusion sonore et de télévision, qui alimente le compte d'affectation spéciale dédié au FSER. Ainsi, le déficit de recettes par rapport aux dépenses n'a cessé de croître : 1,8 millions d'euros en 2001, 2,7 millions d'euros en 2002, 4,1 millions d'euros en 2003. Les aides du FSER ont été cependant pleinement honorées grâce à des produits exceptionnels et des revenus des exercices précédents. Aujourd'hui, cette marge de manoeuvre n'existe plus et le risque d'impasse financière appelle des mesures fortes. Du côté des recettes, il apparaît indispensable d'augmenter le rendement de la taxe, dont le produit est inférieur depuis trois ans à la prévision inscrite en loi de finances. C'est pourquoi, dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances pour 2005, le Gouvernement a soutenu un amendement parlementaire proposant d'ajouter six nouveaux paliers de taxation au barème de la taxe en vigueur pour la publicité télévisée. Cette mesure a été adoptée par le Parlement et prendra effet à compter du 1er janvier 2005. Elle limite les effets du plafonnement et crée les conditions d'une augmentation régulière du produit de la taxe. En ce qui concerne les dépenses, le versement des subventions d'équipement et des majorations de subventions de fonctionnement proposées par la commission du FSER au titre de 2004 demeure suspendu au niveau de recettes qui sera enregistré lors du dernier trimestre. En 2005, la commission du FSER appréciera s'il est nécessaire de réviser le barème des subventions de fonctionnement. De manière générale, il apparaît indispensable de revoir en profondeur les règles de fonctionnement du FSER afin d'optimiser l'utilisation du fonds. Une réflexion est en cours, qui, devrait déboucher courant 2005, après consultation des organisations représentatives des radios associatives.
Auteur : M. Pascal Terrasse
Type de question : Question écrite
Rubrique : Audiovisuel et communication
Ministère interrogé : culture et communication
Ministère répondant : culture et communication
Dates :
Question publiée le 16 novembre 2004
Réponse publiée le 11 janvier 2005