Réponse publiée le 15 février 2005

La politique énergétique du Gouvernement, qui a fait l'objet de débats récents au Parlement lors de la première lecture du projet de loi d'orientation sur l'énergie, compte parmi ses priorités le développement des filières de production d'énergie sans émission de gaz à effet de serre. Il s'agit en premier lieu de l'énergie nucléaire mais aussi, en complément, des énergies renouvelables qui peuvent constituer un appoint important. À cet égard, l'éolien fait partie des filières à privilégier pour atteindre les objectifs que' la France s'est fixés, c'est-à-dire une consommation d'électricité renouvelable à hauteur de 21 % de la consommation intérieure d'électricité en 2010. La filière éolienne croît très rapidement dans le monde. À la fin 2003, le parc mondial était de 39 000 MW (dont 29 000 MW en Europe) contre moins de 3 000 MW en 1990. L'évolution récente des technologies a permis d'améliorer la puissance et le rendement des installations éoliennes. Le développement du marché contribue à une baisse importante des coûts (de l'ordre de 80 % depuis les années 80). Les éoliennes couramment installées à ce jour ont une puissance de 1 à 2,5 MW pour un prix de l'ordre de 1 million d'euros par mégawatt installé. Les aérogénérateurs ont un bon rendement et sont en mesure de transformer en électricité environ 30 % de l'énergie du vent. La R&D (recherche et développement) qui est menée, notamment les travaux sur les pales en matériaux composites, conduisent à une amélioration constante de ce rendement. La production annuelle d'une éolienne est généralement ramenée à un équivalent pleine puissance exprimé en nombre d'heures. Ce chiffre se situe entre 2 000 heures pour un site peu venté et 2 800 heures pour les meilleurs sites terrestres. En mer, la productivité peut atteindre 3 000 à 4 000 heures. Les machines sont adaptées en fonction du régime de vent (vitesse moyenne et.turbulence) et on peut noter que de nouvelles machines optimisées pour les vents faibles apparaissent. Des études d'analyse de cycle de vie montrent qu'une éolienne moderne produit en seulement deux à trois mois toute l'énergie nécessaire à sa fabrication, son installation, sa maintenance et son démantèlement. Le ministère délégué à l'industrie, dans son analyse parue en 2003-2004 sur les coûts de référence de la production de l'électricité en 2007 et 2015, a conclu que le coût de production de l'électricité d'origine éolienne serait en 2015 comparable à celui d'un cycle combiné à gaz qui inclurait des externalités liées à ses émissions de gaz à effet de serre. L'éolien figure parmi les filières de production décentralisée les plus compétitives à cet horizon, en particulier dans un contexte de prix du gaz naturel élevé.