divorce
Question de :
M. Emmanuel Hamelin
Rhône (2e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Emmanuel Hamelin appelle l'attention de M. le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité sur le problème du paiement de la prestation compensatoire par homme divorcé à son ex-épouse. Aujourd'hui, il semble que le traitement de la prestation compensatoire soit due à vie, et ce même en cas du décès de l'ex-conjoint remarié, sa nouvelle épouse devant se substituer et continuer de payer cette redevance, alors que sa situation matérielle peut être modeste, voire plus modeste que celle de la précédente épouse, ce qui dans les deux cas apparaît comme profondément injuste à bon nombre de nos citoyens. Aussi, il lui demande s'il envisage de prendre des mesures en ce domaine et si oui dans quels délais. - Question transmise à M. le garde des sceaux, ministre de la justice.
Réponse publiée le 13 janvier 2003
Le garde des sceaux, ministre de la justice, fait connaître à l'honorable parlementaire que la loi du 30 juin 2000 relative à la prestation compensatoire en matière de divorce, votée à l'initiative du Parlement et à l'unanimité, prévoit des dispositions permettant d'alléger la charge des héritiers du débiteur d'une prestation compensatoire allouée sous forme de rente. Ainsi, les modalités de révision des rentes ont été considérablement assouplies. Si le législateur n'a pas souhaité introduire de dispositions permettant de mettre un terme de plein droit au versement de la rente allouée au titre de la prestation compensatoire, la preuve d'un changement important dans la situation des parties ouvre désormais droit à la révision. En ce qui concerne la transmission de la rente aux héritiers du débiteur, le législateur a préféré, plutôt que de déroger au droit commun des successions, mettre en place un mécanisme souple, qui tienne compte des intérêts des parties, au vu des situations particulières. S'agissant des rentes allouées postérieurement à l'entrée en vigueur de la loi précitée, il est prévu que les pensions de réversion éventuellement servies du chef du conjoint décédé seront déduites de plein droit du montant de celles-ci. Ce mécanisme permet de limiter, voire de supprimer la charge pesant sur les héritiers du débiteur de la prestation. Il est vrai que, concernant les rentes antérieures, la déduction n'est pas automatique afin de ne pas porter atteinte aux droits acquis du créancier. Mais il incombe alors aux héritiers du débiteur de saisir le juge d'une demande en déduction de la pension de réversion. Afin de remédier aux difficultés purement techniques, une circulaire, datée du 25 novembre 2002, qui sera prochainement publiée au Bulletin officiel du ministère de la justice, a été diffusée dans les juridictions. Elle dresse un bilan des difficultés d'application de la loi à partir des remontées d'informations qualitatives provenant des juridictions. Elle rappelle l'intention du législateur en particulier pour les questions dont l'interprétation apparaît délicate ou controversée, dans le strict respect du pouvoir souverain d'appréciation des magistrats. Plus largement, les services du ministère de la justice réfléchissent aux évolutions possibles du cadre législatif. La préservation des intérêts respectifs des parties et la détermination d'une prestation compensatoire équitable demeureront les principes fondamentaux de toute adaptation éventuelle.
Auteur : M. Emmanuel Hamelin
Type de question : Question écrite
Rubrique : Famille
Ministère interrogé : affaires sociales, travail et solidarité
Ministère répondant : justice
Dates :
Question publiée le 28 octobre 2002
Réponse publiée le 13 janvier 2003