orthophonistes
Question de :
M. Gilles Bourdouleix
Maine-et-Loire (5e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Gilles Bourdouleix appelle l'attention de M. le ministre des solidarités, de la santé et de la famille .Le Gouvernement a pour projet de réformer la formation des orthophonistes mettant ainsi en place les directives européennes d'uniformisation des études et l'harmonisation des cursus avec trois niveaux : licence, mastère, doctorat. Dans ce projet, il est prévu de créer une licence professionnelle diplômante pour former après le baccalauréat des orthophonistes dits « de terrain » sur trois ans, suivie d'un mastère spécialisé, sur deux ans, pour ceux qui pourront y accéder, afin d'aboutir à la profession d'orthophoniste dit « expert ». Les orthophonistes français sont inquiets pour leur avenir si cette réforme aboutit. A ce jour, après concours, leur cursus universitaire est reconnu à Bac + 3 bien qu'ils aient fait quatre années d'étude. Malgré la qualité reconnue de ces professionnels, les orthophonistes risquent d'être sous-considérés, et laissés au niveau licence alors que les pathologies qu'ils traitent quotidiennement correspondent parfaitement au niveau mastère tel que prévu dans la réforme. Il souhaite savoir si la formation et l'expérience des actuels orthophonistes seront reconnues à leur juste valeur et si, à l'issue de la réforme envisagée, il leur sera remis d'office le mastère spécialiste orthophoniste ; si les personnes possédant une licence en sciences humaines pourront après concours intégrer la formation pour obtenir une licence spécialité orthophoniste sans passer par la première année commune ; si les personnes possédant un mastère sciences du langage pourront intégrer le mastère spécialité orthophonie.
Réponse publiée le 22 mars 2005
La qualité des soins est une préoccupation constante du Gouvernement. La compétence des professionnels de santé qui repose sur un processus adapté de formation, en est un facteur essentiel. Les orientations prises en matière de formation des professions de santé dont font partie les orthophonistes, s'organisent autour de la formation initiale et, depuis la loi n° 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique, de la mise en place d'une obligation de formation continue. S'agissant de la formation initiale, deux orientations sont privilégiées : son recentrage sur les connaissances incontournables nécessaires à l'acquisition des compétences liées au coeur du métier et l'amélioration de sa qualité notamment par des stages plus formateurs et parfois moins nombreux - avec mise en place d'un vrai tutorat. En parallèle, la mise en place d'une formation continue, inscrite dans la loi précitée, permettra de compléter, tout au long de la vie, les connaissances et les compétences acquises en formation initiale et de les adapter aux évolutions des techniques, de la société et des changements de lieux d'exercice du professionnel. La réforme licence, mastère , doctorat (LMD) s'inscrit dans cette logique. Elle permettra la mise en place de passerelles entre professions, des évolutions de carrière et des échanges internationaux avec les pays de l'Europe. Une réflexion sur la mise en place de ce dispositif est actuellement menée par le ministère de la santé et le ministère de l'éducation nationale. Cette réflexion ne vise en aucun cas à créer une orthophonie à deux vitesses puisque le niveau de sortie qui sera proposé permettra d'effectuer, comme actuellement, la rééducation orthophonique adaptée à tous les types de pathologies prises en charge. Elle n'est pas encore finalisée. Cette réflexion devrait faire l'objet, dans les prochaines semaines, de réunions de présentation du dispositif aux différentes professions concernées avant d'engager avec elles, si elles adhèrent aux grandes orientations qui seront définies et souhaitent s'engager dans la démarche proposée, le travail sur la réforme du contenu des programmes à partir de la description du métier. En tout état de cause, les formations actuelles persistent. Les propositions de cursus universitaires émaneront à titre expérimental des universités.
Auteur : M. Gilles Bourdouleix
Type de question : Question écrite
Rubrique : Professions de santé
Ministère interrogé : solidarités, santé et famille
Ministère répondant : solidarités, santé et famille
Dates :
Question publiée le 15 février 2005
Réponse publiée le 22 mars 2005