montant des pensions
Question de :
M. Gérard Charasse
Allier (4e circonscription) - Députés n'appartenant à aucun groupe
La loi Fillon de réforme des retraites invoque dans son article 51 que, lorsque l'évolution constatée des prix à la consommation hors tabac telle que mentionnée dans le rapport économique, social et financier annexé à la loi de finances pour une année , il est procédé à un ajustement destiné à assurer une revalorisation conforme à ce constat. Conformément à cet article, cet ajustement aurait dû être de 0,4 %, soit la revalorisation prévisionnelle de 1,5 % en prévision de l'inflation 2004 au 1er janvier 2004 soustraite de l'inflation hors tabac constatée par l'INSEE, soit 1,9 %. Or, elle n'a été que de 0,2 %. Une lettre du ministre de la fonction publique le 11 février 2004 indiquait d'ailleurs que la règle commune voulue par le législateur est que les pensions des fonctionnaires et celles des salariés relevant du régime général sont revalorisées chaque année par décret en Conseil d'État selon l'évolution prévisionnelle de l'indice des prix hors tabac. Cela correspond à un engagement pris par le Gouvernement de garantir le pouvoir d'achat des retraités. De plus, la déclaration de politique générale du 5 avril 2004 indiquait au titre des engagements : « Le Gouvernement s'est attaché, depuis deux ans, à préserver et à améliorer la préservation et l'amélioration du pouvoir d'achat des Françaises et des Français dans une conjoncture économique difficile. » Aussi, M. Gérard Charasse souhaite que M. le Premier ministre lui indique ce qu'il compte faire pour que, dans sa première année d'application, la loi réformant la revalorisation des pensions des retraités de la fonction publique soit respectée. - Question transmise à M. le ministre de la fonction publique.
Réponse publiée le 1er novembre 2005
Le nouveau mode de revalorisation des pensions des fonctionnaires, ainsi que le mode de calcul du minimum garanti de pension sont définis par les articles 51 et 66-V de la loi du 21 août 2003. En ce qui concerne la revalorisation, le pôle des retraités fonction publique considère que les pensions de retraite auraient dû bénéficier au 1er janvier 2005 d'une augmentation de 2,2 % au lieu des 2 % arrêtés par le Gouvernement. Le pôle des retraités se fonde sur la comparaison entre l'indice des prix à la consommation hors tabac observé par l'INSEE en décembre 2004 et celui observé en décembre 2003 (+ 1,9 %). Il retient donc comme référence le chiffre de l'inflation en glissement sur 2004 constaté par l'INSEE. Les textes applicables conduisent à, légalement, retenir pour ce calcul les éléments suivants : le dispositif de revalorisation des pensions des fonctionnaires instauré par le nouvel article L. 16 du code des pensions civiles et militaires de retraite, issu de la loi du 21 août 2003, repose sur l'indice hors tabac mentionné dans le rapport économique, social et financier annexé au projet de loi de finances et non sur celui fixé en fin d'année par l'INSEE ; le décret d'application dudit article L. 16 (art. R. 31-1 et R. 31-2 du code des pensions) a précisé que l'indice des prix mentionné à l'article L. 16 correspondait au taux d'évolution des prix en moyenne annuelle, comme c'est le cas des autres dispositifs sociaux indexés sur l'inflation (retraites du régime général, prestations familiales...), et non de l'inflation en glissement de décembre à décembre. Il se trouve, en l'espèce, que l'année 2004 ne fait apparaître aucun décalage entre l'inflation moyenne 2004 indiquée dans le projet de loi de finances pour 2005 (+ 1,7 %) et celle mesurée par l'INSEE en fin d'année. Le mode de calcul de la revalorisation fixé par les textes en fonction de l'inflation pour les retraites de l'ensemble des régimes de base ne laisse donc la place à aucune marge d'appréciation. Ce cadre répond à un souci de prévisibilité du montant des pensions, nécessaire au contrôle des finances publiques par le Parlement. C'est donc à bon droit qu'il a été fait référence pour les calculs de revalorisation des pensions au taux d'inflation hors tabac fixé à 1,7 % en moyenne annuelle pour l'année 2004 par le rapport économique, social et financier annexé au projet de loi de finances pour 2005 (tome 1, page 33). Le taux 2005 de revalorisation des pensions, tel qu'il résulte du décret n° 2005-166 du 22 février 2005, est la somme des deux taux suivants : taux prévisionnel de l'évolution des prix à la consommation en moyenne annuelle hors tabac pour 2005 : +1,8 % ; différentiel de taux entre l'évolution constatée et l'évolution prévisionnelle des prix à la consommation en moyenne annuelle hors tabac pour 2004 : 1,7 % - 1,5 % = + 0,2 %. En ce qui concerne le mode de calcul du minimum garanti des pensions des fonctionnaires, son appréciation doit reposer sur une lecture combinée des articles 51 et 66-V de la loi du 21 août 2003. En effet, à la montée en charge progressive de l'indice de référence prévue à l'article 66-V, il convient d'ajouter l'effet de l'inflation tel que calculé par ailleurs au titre de la revalorisation des pensions déjà concédées, comme le prévoit le dernier alinéa de l'article L. 17 du code des pensions issu de l'article 51 de la loi. Ainsi, la progression du pouvoir d'achat des retraités de la fonction publique est garantie par la loi. Pour l'année 2005, l'indice de référence est l'indice majoré 218 à la valeur constatée le 1er janvier 2004 (art. 66-V), laquelle est augmentée pour tenir compte de l'effet de l'inflation suivant le taux utilisé pour la revalorisation des pensions déjà concédées (art. 51). C'est ce total qui constitue le minimum garanti au niveau duquel sont portées les pensions des fonctionnaires.
Auteur : M. Gérard Charasse
Type de question : Question écrite
Rubrique : Retraites : fonctionnaires civils et militaires
Ministère interrogé : Premier ministre
Ministère répondant : fonction publique
Dates :
Question publiée le 22 mars 2005
Réponse publiée le 1er novembre 2005