Question écrite n° 6359 :
toxicomanie

12e Législature

Question de : M. Jacques Floch
Loire-Atlantique (4e circonscription) - Socialiste

M. Jacques Floch * appelle l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur les besoins financiers des centres de soins spécialisés aux toxicomanes. Les personnels qui travaillent auprès d'une population en situation d'exclusion et qui assurent l'articulation entre hébergement, soin et insertion ont depuis de nombreuses années alerté les pouvoirs publics sur la faiblesse de la revalorisation des taux annuels, pour le bon fonctionnement de leurs structures. Or il semblerait que pour 2003, loin des faibles revalorisations des années antérieures, la décision, d'une part, d'un gel de plus de 30 % du budget de la MILT et, d'autre part, d'une amputation de crédits à hauteur de 3 millions d'euros, soit effective pour l'année à venir. Cette baisse de budget remettra inévitablement en cause l'ensemble des actions de prévention, d'articulation, entre la MILT et la justice, et nombre d'actions innovantes ne pourront être menées. En conséquence, il lui demande les raisons d'un tel désengagement qui, inéluctablement, conduira à la fermeture de structures d'accueil et de soins aux toxicomanes, dont ce secteur a tant besoin.

Réponse publiée le 13 janvier 2003

Le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées, souhaite tout d'abord rappeler son engagement total dans ce domaine. Il a pleinement conscience des enjeux de cette question prioritaire et fondamentale pour notre société et mesure tous les efforts que les associations y consacrent chaque jour. Le ministre est en effet convaincu que l'action de terrain demeure une priorité et se félicite que M. Didier Jayle, médecin et professionnel de terrain, ait été récemment nommé président de la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT). S'agissant du financement des centres de soins spécialisés pour les toxicomanes (CSST), le ministre a obtenu l'annulation du gel budgétaire de 3 MEUR qui menaçait le budget des CSST. Ce gel avait eu pour conséquence de retarder la délégation du reliquat de 5 % des crédits. Le ministre comprend tout à fait l'inquiétude des associations, d'autant que l'information avait été rapidement relayée par l'Association nationale des intervenants en toxicomanie (ANIT). Cependant, au 1er novembre 2002, la situation était rétablie puisque l'ensemble des crédits inscrits en loi de finances initiale 2002 avaient été délégués dans les régions pour financer les CSST. En outre, il a obtenu que le projet de loi de finances rectificative pour 2002 prévoie un abondement en faveur des CSST à hauteur de 2,5 MEUR, pour tenir compte de l'augmentation du prix de la méthadone. En 2003, la dotation aux CSST sera maintenue à 107,5 MEUR, avec un financement assuré désormais par l'assurance maladie. Le ministre souhaite rassurer les associations en leur précisant que ce transfert n'aura aucun impact sur le fonctionnement des CSST. Quant au financement de la MILDT, le ministre a obtenu que les annulations de crédits en 2002 soient limitées à 5 MEUR afin de préserver en priorité les ressources des associations. Seuls certains programmes interministériels devront être décalés. A la mi-octobre la totalité des crédits destinés aux associations avaient été délégués. Pour l'année 2003, le financement de la MILDT est réduit de 45,6 M EUR à 40 M EUR. Le ministre a en effet décidé d'optimiser ce financement en veillant à une meilleure synergie avec l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) qui prendra à sa charge la communication de la MILDT pour un montant équivalent. Cette mesure est donc sans conséquence pour les associations.

Données clés

Auteur : M. Jacques Floch

Type de question : Question écrite

Rubrique : Drogue

Ministère interrogé : santé

Ministère répondant : santé

Dates :
Question publiée le 11 novembre 2002
Réponse publiée le 13 janvier 2003

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