chauffeurs routiers
Question de :
M. Alain Rodet
Haute-Vienne (4e circonscription) - Socialiste
M. Alain Rodet souhaite attirer l'attention de M. le secrétaire d'Etat aux transports et à la mer sur la répression des infractions concernant le non-respect du temps de conduite par les chauffeurs routiers. En effet, la législation impose, en cas de dépassement de la durée maximale de conduite journalière ou hebdomadaire autorisée, des contraventions dont le montant peut atteindre 750 euros. Le contrôle des disques des chronotachygraphes s'avérant relativement fiable, il n'existe pas à ce jour de meilleur moyen de garantir le respect des périodes de repos obligatoires par les conducteurs de poids lourds. Toutefois, on peut s'interroger sur l'efficacité de ce dispositif quand on sait que la non-présentation de ces disques ou leur retrait non justifié pendant le transport sont seulement sanctionnés d'une amende de 135 euros. Les accidents impliquant au moins un poids lourd ont fait plus de 1 000 morts en 2001. C'est également la catégorie pour laquelle le nombre de blessés graves a subi la plus forte progression. En conséquence, il lui demande si le Gouvernement entend harmoniser le barème des contraventions dans ce domaine pour donner à ces contrôles un vrai pouvoir dissuasif.
Réponse publiée le 31 mars 2003
La directive CEE 88-599 du 23 novembre 1988 modifiée impose la vérification d'au moins 1 % des journées de travail effectuées par les conducteurs. En 2001, la France a contrôlé 3 531 000 journées de travail, soit près de trois fois les obligations européennes. S'agissant de l'effet dissuasif des sanctions sur les conducteurs en infraction, il convient de rappeler que le dépassement de la durée maximale de conduite journalière ou hebdomadaire autorisée est sanctionné par une contravention de 4e classe, dont le montant peut atteindre 750 euros, alors que le dépassement de plus de 20 % des durées autorisées est sanctionné par une contravention de 5e classe, dont le montant peut atteindre 1 500 euros. De plus, en cas d'insuffisance de repos, le véhicule est immobilisé jusqu'à ce que l'infraction ait cessé. Il est exact que le retrait non justifié du disque est sanctionné par une contravention de 4e classe lorsque ce retrait est accidentel. Mais il faut souligner que, si une tentative de fraude est détectée, l'infraction devient délictuelle. En effet, il s'agit alors d'un emploi irrégulier du dispositif destiné au contrôle des conditions de travail, et la peine encourue est d'un an d'emprisonnement et de 30 000 d'euros d'amende. Par ailleurs, l'introduction du chronotachygraphe électronique, dont le fonctionnement sécurisé permettra l'enregistrement de données électroniques, garantira de manière plus efficace le respect des règles relatives aux temps de conduite et de repos des conducteurs. Les modifications des textes permettant de prendre en compte les nouvelles infractions, délictuelles ou contraventionnelles induites par l'arrivée de ce nouveau dispositif sont intégrées dans le projet de loi renforçant la lutte contre la violence routière actuellement soumis au Parlement. Ces nouvelles dispositions renforceront les conditions de sécurité routière.
Auteur : M. Alain Rodet
Type de question : Question écrite
Rubrique : Transports routiers
Ministère interrogé : transports et mer
Ministère répondant : transports et mer
Dates :
Question publiée le 18 novembre 2002
Réponse publiée le 31 mars 2003