taxe foncière sur les propriétés non bâties
Question de :
M. Jean-Paul Dupré
Aude (3e circonscription) - Socialiste
M. Jean-Paul Dupré attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur les vives inquiétudes que suscite, parmi les élus des communes rurales, l'éventualité de la suppression de la taxe foncière sur les propriétés non bâties. Ces élus sont parfaitement conscients de la nécessité qu'il y a d'alléger la fiscalité qui pèse sur le monde agricole. Cependant, comme ils le rappellent très justement, le produit de la taxe foncière sur les propriétés non bâties représente, suivant la taille des communes, de 20 % à 50 % du produit de leurs recettes fiscales. D'autre part, des incertitudes demeurent quant aux montants des dotations qui viendraient se substituer à ces pertes de recettes. Pour ces raisons, ils préconisent tout à la fois le maintien de la taxe foncière sur les propriétés non bâties et la mise en place, pour les agriculteurs, d'un remboursement de cette taxe sous forme de crédit d'impôt. La perte de recettes pour les communes étant compensée à due concurrence par l'État. Il lui demande de bien vouloir examiner les préoccupations de ces élus ruraux avec le plus grand soin et de lui indiquer le suivi qu'il envisage de leur réserver.
Réponse publiée le 1er novembre 2005
Lors de son déplacement à Murat (Cantal) le 21 octobre 2004, le Président de la République a annoncé, dans son discours sur l'avenir de l'agriculture française, la nécessité « d'ouvrir avec les représentants des collectivités territoriales une concertation en vue de réformer la taxe foncière sur les propriétés non bâties ». L'objectif de cette réforme est de participer à l'allégement des charges pesant sur les exploitants agricoles tout en préservant les ressources propres des collectivités concernées. Cette orientation a été confirmée lors du discours du Premier ministre sur l'agriculture à Rennes le 13 septembre 2005. La solution retenue vise à instaurer une exonération à concurrence de 20 % des parts communale et intercommunale de la taxe foncière sur les propriétés non bâties concernant les terres agricoles, cet allègement devant, en cas de terrains pris à bail, être rétrocédé par le bailleur au preneur. Corrélativement, les pertes de recettes supportées par les communes et leurs établissements publics de coopération intercommunale feront l'objet d'une compensation versée par l'État. Ces mesures sont inscrites dans le projet de loi de finances pour 2006. La solution proposée à la représentation nationale est donc équilibrée et permet de maintenir l'autonomie financière des communes rurales et l'existence d'un lien fiscal entre agriculteurs et collectivités territoriales, tout en apportant un allégement de charges significatif au monde agricole.
Auteur : M. Jean-Paul Dupré
Type de question : Question écrite
Rubrique : Impôts locaux
Ministère interrogé : économie
Ministère répondant : économie
Dates :
Question publiée le 14 juin 2005
Réponse publiée le 1er novembre 2005