Question écrite n° 68458 :
médecins

12e Législature

Question de : M. Michel Françaix
Oise (3e circonscription) - Socialiste

M. Michel Françaix attire l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur la situation particulièrement préoccupante dans laquelle se trouve l'échographie foetale. Depuis 1983, la rémunération de l'échographie obstétricale a été dépréciée de plus de 100 % (évolution de l'indice INSEE du coût de la vie). Dans les travaux préparatoires de la classification commune des actes médicaux, les experts de la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM) ont eux-mêmes jugé que l'échographie foetale était largement sous-cotée et ont estimé qu'une rémunération réaliste se situait au-delà du double de la cotation actuelle. Tous ces indicateurs appellent une prise en considération sérieuse de l'extrême précarité de la pratique de l'échographie foetale pour les praticiens confinés en secteur 1. Ceux dont l'activité est dominante en échographie foetale vont se voir contraint de quitter le secteur conventionné ; d'autres réorienteront leur activité vers des centres d'intérêt différents. Dans ces conditions, les familles seront fortement pénalisées puisqu'elles ne pourront choisir qu'entre un service public incapable de répondre à la demande et un praticien de secteur 2, ou un médecin non conventionné. Il lui demande par conséquent s'il entend procéder à un ajustement de la rétribution des actes des échographies, afin que le service public puisse répondre convenablement aux demandes et d'éviter qu'une ségrégation sociale en matière de dépistage prénatal ne s'installe.

Réponse publiée le 27 décembre 2005

Le Comité national technique de l'échographie de dépistage prénatal dont l'objectif est de promouvoir une politique d'assurance qualité de l'échographie et développer une stratégie d'information au public sur l'intérêt et les limites de l'échographie foetale, a remis son rapport en avril 2005. Dans ce rapport, le Comité met en avant les risques de difficultés d'accès à l'échographie, en particulier à l'échographie de qualité, dus au risque judiciaire accru et aux niveaux de prise en charge des actes par l'assurance maladie, et insiste sur la nécessité d'une démarche qualité comme fondement de toute pratique. En réponse aux éléments contenus dans le rapport, il a été décidé : de la saisine effective de la Haute Autorité de santé (HAS) afin qu'elle élabore des recommandations pour la pratique clinique, en s'appuyant notamment sur la base des propositions du rapport. Ces recommandations doivent porter en particulier sur la définition et le contenu des examens réalisés, sur la formation initiale et permanente, sur le compte rendu d'examen et sur l'information aux familles. Leur élaboration figure au programme de travail 2005-2006 de la HAS (ces recommandations, qui s'intégreront dans un ensemble plus global sur la surveillance de la grossesse, montrent donc la place de l'échographie dans la surveillance prénatale, place qui était déjà reconnue dans le plan périnatalité annoncée le 10 novembre 2004 ; d'un décret, en cours d'élaboration, qui rendra nécessaire l'obtention d'un diplôme pour la pratique de l'échographie obstétrique (ce diplôme sera accessible aux médecins et aux sages-femmes) ; de la réalisation d'une enquête exhaustive, afin d'améliorer la connaissance de pratiques et des conditions de réalisation des échographies. Par ailleurs, l'Institut national de prévention et d'éducation (INPES) fera une campagne d'information auprès des femmes sur les avantages et les limites des échographies, notamment à travers le carnet de santé. Enfin, en ce qui concerne le niveau de prise en charge des actes, à terme, le tarif cible pour les trois échographies de dépistage prévues dans la classification commune des actes médicaux (CCAM) est de près de 223 euros, soit une augmentation de 78 % par rapport à la nomenclature précédente. La montée en charge sera déterminée par les négociations entre les syndicats et l'assurance maladie. Une première étape a été franchie, le 31 mars 2005, par une augmentation effective de 36 %. Ce dernier point fera l'objet d'une attention particulière. Afin de suivre l'efficacité et l'évaluation des mesures prises et l'évolution des techniques et pratiques, il a été décidé de prolonger la mission du Comité national technique de l'échographie de dépistage prénatal, présidé par le Pr Roger Henrion. Il importe en effet de permettre à toutes les femmes enceintes d'avoir un égal accès à des échographies de qualité.

Données clés

Auteur : M. Michel Françaix

Type de question : Question écrite

Rubrique : Professions de santé

Ministère interrogé : santé et solidarités

Ministère répondant : santé et solidarités

Dates :
Question publiée le 28 juin 2005
Réponse publiée le 27 décembre 2005

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