sécurité alimentaire
Question de :
Mme Catherine Génisson
Pas-de-Calais (2e circonscription) - Socialiste
Mme Catherine Génisson appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales sur la culture des organismes génétiquement modifiés. Les cultures d'organismes génétiquement modifiés inquiètent et interrogent nos concitoyens. Aujourd'hui, le débat scientifique sur l'innocuité de ces organismes n'est pas clos. L'impact sur la santé humaine et leurs conséquences sur l'environnement ne sont pas encore parfaitement connus. Dès lors, l'autorisation des cultures en plein champ et la présence de ces organismes dans la chaîne alimentaire humaine ou animale soulèvent de nombreuses craintes. Elle lui demande quelle est la position du Gouvernement sur ces organismes génétiquement modifiés et comment il entend faire respecter le principe de précaution en la matière.
Réponse publiée le 3 mars 2003
Toute décision d'autorisation de dissémination volontaire d'organismes génétiquement modifiés (OGM) est subordonnée à une autorisation préalable qui repose sur une procédure définie par une directive 90/220/CEE, transposée en droit national en 1992 et désormais codifiée dans le code de l'environnement. Cette procédure prévoit une évaluation des risques pour la santé publique et l'environnement, qui s'appuie sur des documents scientifiques et techniques et qui est conduite par une instance consultative indépendante. La directive 2001/18/CE, relative à la dissémination volontaire d'OGM abrogeant et remplaçant la directive 90/220/CEE, est entrée en application le 17 octobre 2002. Elle renforce les dispositions en matière d'évaluation des risques en insistant sur la nécessité d'évaluer les risques d'effets directs et indirects, immédiats et différés. Cette directive fondée explicitement sur le principe de précaution renforce donc les dispositions en matière de protection de l'environnement et de la santé publique. Sa transposition dans le droit national permettra la mise en oeuvre de ce principe à travers des procédures traduisant une préoccupation de prise en compte des risques potentiels non avérés jusque-là. Ainsi, seuls des produits qui ont apporté des éléments suffisants sont autorisés. Le souci de précaution se traduit également dans la loi d'orientation agricole adoptée en 1999, où sont inscrits les principes de surveillance biologique du territoire et de traçabilité des OGM. Un règlement communautaire spécifique relatif à la traçabilité et à l'étiquetage sera d'ailleurs adopté probablement prochainement. Si des incertitudes scientifiques demeurent, il faut constater néanmoins qu'aucun effet négatif sur la santé publique et l'environnement n'a été rapporté jusque-là, alors que des OGM sont désormais cultivés sur des surfaces significatives dans différents pays tiers.
Auteur : Mme Catherine Génisson
Type de question : Question écrite
Rubrique : Consommation
Ministère interrogé : agriculture, alimentation et pêche
Ministère répondant : agriculture, alimentation et pêche
Signalement : Question signalée au Gouvernement le 24 février 2003
Dates :
Question publiée le 18 novembre 2002
Réponse publiée le 3 mars 2003