fonctionnement
Question de :
M. Éric Raoult
Seine-Saint-Denis (12e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Éric Raoult attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire, sur l'intérêt que présenterait la réalisation d'une émission télévisuelle périodique d'appel à témoins, nos concitoyens pour aider la police dans ses recherches. En effet, plusieurs pays européens (comme la Grande-Bretagne), ou américains (comme les États-Unis ou le Canada), ont mis en place depuis plusieurs années, en coordination avec les services locaux de la police, une émission spécialisée où l'appel à témoins est lancé dans la population pour obtenir des témoignages, dans des affaires criminelles non élucidées. Ces émissions, souvent tardives, sont particulièrement suivies par le grand public, qui souhaite lui aussi aider la police nationale dans sa lutte contre l'insécurité, notamment au niveau local. Elles se sont révélées particulièrement utiles dans les pays où elles existent déjà. Dans notre pays, le lancement d'une telle émission, il y a quelques années, avait été repoussé pour de regrettables polémiques sur ce que certains avaient appelé la « télé-délation ». Il conviendrait de reprendre le dossier afin d'étudier la réalisation en France d'une telle série d'émissions en coproduction avec la police nationale. Il lui demande donc s'il compte répondre favorablement à cette suggestion.
Réponse publiée le 7 février 2006
Les émissions télévisuelles périodiques d'appel à témoins ont beaucoup de succès notamment dans les pays anglo-saxons. En France, culturellement, la population n'est pas systématiquement prête à assister les services d'enquête dans la résolution d'affaires criminelles. Les émissions d'appel à témoins, par leur côté « spectacle », attirent plus le grand public pour leur aspect morbide que pour transmettre des éléments nouveaux dans des dossiers non résolus. Elles sont de nature à générer de nombreux appels « parasites » qui doivent être vérifiés par les services de police. Par ailleurs, ces émissions se heurteraient au respect du secret de l'enquête auquel les services de police et de gendarmerie ainsi que les autorités administratives sont tenus. En outre, en France, seul le ministère de la justice est compétent pour communiquer sur les affaires judiciaires. Toutefois, des appels à témoins ont déjà été lancés dans certaines affaires par le biais de circulaires de recherche soit par les familles des victimes soit par la direction centrale de la police judiciaire. De plus, la médiatisation importante de la majorité des affaires judiciaires ne les laisse pas dans la confidentialité complète. Et il existe des sites Internet qui tentent de collecter des renseignements notamment en matière de disparitions d'enfants.
Auteur : M. Éric Raoult
Type de question : Question écrite
Rubrique : Police
Ministère interrogé : intérieur et aménagement du territoire
Ministère répondant : intérieur et aménagement du territoire
Dates :
Question publiée le 20 septembre 2005
Réponse publiée le 7 février 2006