Réponse publiée le 4 juillet 2006

L'attention du ministre de la santé et des solidarités a été appelée sur les conséquences de l'augmentation de l'âge des mères à la première grossesse. En 2004, l'âge moyen des femmes à leur premier enfant était de 29,6 ans contre 26,7 ans en 1974. De plus le nombre d'accouchements a triplé chez les femmes de plus de quarante ans depuis 1980. Ces grossesses tardives, qu'elles soient spontanées ou issues d'une assistance médicale à la procréation, présentent des risques sanitaires pour la mère et pour l'enfant. Cette tendance à différer la venue d'un premier enfant est la conséquence de plusieurs facteurs : évolution du rôle et du statut des femmes dans la société et de la maîtrise de leur fécondité par la contraception, difficulté à concilier maternité et vie professionnelle, mais aussi effet dépressif du chômage sur la fécondité et plus particulièrement sur la venue du premier enfant (Population et société n°415 - Septembre 2005 - Fécondité envisagée, fécondité réalisée ; Laurant Toulemon et Maria Rita Testa). Le taux d'activité des femmes pour les tranches d'âge quinze à vingt-quatre ans et vingt-cinq à quarante-neuf ans est passé respectivement de 39,7 % à 29,9 % et de 70,8 % à 81,1 % entre 1985 et 2005, témoignant de ces évolutions. Les déterminants de l'âge de la mère au premier enfant sont principalement d'ordre socio-économique. L'infléchissement des comportements des couples pour les inciter à avoir leur premier enfant plus tôt (autour de vingt-cinq ans) ne pourrait être atteint par une mesure réduite à une campagne d'information sur les risques sanitaires liés à la grossesse tardive. Des mesures d'ordre socio-économique doivent plutôt être envisagées. Les mesures prises depuis 2003 par le Gouvernement pour répondre aux besoins en modes de garde diversifiés, comme l'augmentation sans précédent du nombre de places de crèches ou bien encore la mise en place de la PAJE devrait avoir à ce titre un impact favorable.